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Boko Haram veut échanger les lycéennes contre des détenus

(Keystone-ATS) Le chef de Boko Haram a prévenu lundi qu’il ne libérerait les jeunes lycéennes enlevées mi-avril au Nigeria qu’en échange de prisonniers de la secte islamiste qui sévit dans le nord-est du pays. Il affirme aussi les avoir converties à l’islam.

“Ces filles dont vous vous préoccupez tant, nous les avons en fait libérées (…) et vous savez comment on les a libérées? Ces filles sont devenues musulmanes”, affirme Abubakar Shekau dans une nouvelle vidéo diffusée lundi. “Nous ne les libérerons qu’après que vous aurez libéré nos frères” emprisonnés, ajoute-t-il.

Abubakar Shekau précise qu’un tel échange ne concernerait que “celles qui ne se sont pas converties” à l’Islam. Celles ayant accepté de devenir musulmanes sont devenues “des soeurs”, ajoute-t-il.

Mais le gouvernement nigérian lui a opposé une fin de non-recevoir: “Ce n’est pas à Boko Haram et aux insurgés de poser leurs conditions”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Abba Moro. “Il n’est pas question d’échanger une personne contre une autre”. A la question de savoir s’il rejetait une telle condition, il a répondu “bien sûr”.

Nouvelle revendication

Dans cette vidéo obtenue par l’AFP, le chef de Boko Haram parle pendant 17 minutes, assis devant un fond vert, apparemment une pièce de tissu. Lors de son intervention, il apparaît souriant, en tenue militaire et avec une kalachnikov appuyée sur son épaule.

S’exprimant en arabe, puis en haoussa, la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria, il a revendiqué de nouveau cet enlèvement, comme il l’avait déjà fait lundi dernier. Abubakar Shekau avait alors menacé de traiter les jeunes filles comme des “esclaves”, de les “vendre sur le marché” et de les “marier” de force.

La vidéo montre ensuite environ 130 adolescentes assises à l’air libre, dans un lieu non identifié, en train de réciter la “fatiha”, l’une des principales sourates du Coran. Les jeunes filles sont habillées de longs voiles noirs et gris, laissant juste leurs visages découverts.

Résignées mais pas terrifiées

Trois d’entre elles sont interrogées dans cette vidéo: deux disent qu’elles étaient chrétiennes et se sont converties à l’islam, alors que la troisième déclare qu’elle était déjà musulmane. L’une des filles affirme, le regard fuyant et visiblement sous la contrainte, que les captives ne sont pas maltraitées.

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