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Boris Johnson réaffirme le leadership britannique

Federica Mogherini (G), qui dirige la diplomatie européenne, a reçu Boris Johnson (D) dès dimanche soir "pour un premier contact" informel, peu de temps avant le conseil des Affaires étrangères de l'UE. KEYSTONE/EPA/LAURENT DUBRULE sda-ats

(Keystone-ATS) “Nous n’allons pas abandonner notre rôle dirigeant en Europe”, a assuré lundi Boris Johnson. Lors de sa première prise de température à Bruxelles, le nouveau patron de la diplomatie britannique a répété: quitter l’UE “ne signifie pas quitter l’Europe”.

Ce conseil des Affaires étrangères de l’UE s’est déroulé dans un climat de crise aiguë en Europe, aggravé par les menaces terroristes et l’instabilité en Turquie. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry était également présent.

Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne, l’a reçu dès dimanche soir “pour un premier contact” informel, et ceci à l’écart des médias. “Elle a convenu que la Grande-Bretagne doit continuer à jouer un rôle”, s’est félicité M. Johnson.

Le secrétaire au Foreign Office, dont la nomination a suscité critiques et sarcasmes la semaine dernière, était attendu avec curiosité et appréhension à Bruxelles, ville qu’il connaît bien. Il y a été un journaliste en vue au début des années 1990. Correspondant du Daily Telegraph, “BoJo” y avait contribué à alimenter l’euroscepticisme latent des Britanniques.

Paris pousse Londres à divorcer

Tout en faisant état d’un “bon échange” avec Boris Johnson, Mme Mogherini a réitéré qu’aucune négociation ne serait engagée avec le Royaume-Uni tant que Londres n’aurait pas officiellement notifié à l’Union européenne sa volonté de s’en séparer, en activant la clause de divorce prévue par l’article 50 du Traité de Lisbonne.

Depuis le séisme provoqué par le Brexit le 23 juin, les Européens exhortent les dirigeants britanniques à “clarifier” leurs intentions et hâter les discussions officielles avec l’UE. Le Royaume-Uni table sur le 1er janvier 2019 pour sa sortie effective du bloc.

“Il faut éviter que l’Europe s’installe dans une situation d’incertitude. Plus tôt les négociations auront commencé, mieux ce sera”, a plaidé à son arrivée à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

Nice et Turquie au menu

Lundi, les chefs de la diplomatie devaient faire le tour des grands dossiers internationaux. La Syrie, la Libye et le processus de paix dans l’impasse au Proche-Orient en font partie.

Deux sujets brûlants ont été ajoutés à l’ordre du jour: la situation en Turquie, “partenaire clé” de l’UE, après la tentative de putsch contre Recep Tayyip Erdogan, et la lutte antiterroriste, à la demande de Paris, après la tuerie de Nice jeudi dernier.

“Les institutions démocratiques et l’Etat de droit ont besoin d’être protégés pour le bien” de la Turquie, a estimé la cheffe de la diplomatie européenne. “Nous allons envoyer un message fort en ce sens à la Turquie”, a d’ores et déjà averti Federica Mogherini.

En ce qui concerne la lutte contre le groupe Etat islamique, qui a revendiqué l’attentat de Nice, la France en a appelé aux Européens pour “faire preuve de plus grande solidarité ensemble”. “Nous allons voir comment nous pouvons encore amplifier ensemble notre action à l’échelle européenne et internationale”, a souligné M. Ayrault.

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