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Borussia Mönchengladbach: démission de Lucien Favre

(Keystone-ATS) La sixième défaite de rang a été celle de trop pour Lucien Favre. Le Vaudois a décidé de tirer sa révérence à la tête du Borussia Möchengladbach.

Arrêtée au lendemain du revers 1-0 concédé à Cologne lors du derby du Rhin, cette décision n’a rien d’une dérobade. Elle était tout simplement inévitable dans la mesure où le technicien vaudois s’est retrouvé devant une impasse. Après une saison 2014/2015 remarquable conclue à la troisième place du classement derrière le Bayern Munich et Wolfsburg, le Borussia Mönchengladbach a complètement raté sa campagne de transferts. A l’heure de livrer la première campagne de son histoire en Ligue des Champions, l’équipe s’est considérablement affaiblie. Conscient dès le début juillet de cette situation, Lucien Favre a sonné très vite l’alerte. Ses appels répétés sur la nécessité d’enrôler un défenseur central n’ont pas été entendus. Aujourd’hui, il estime à raison ne plus être l’homme de la situation pour donner une nouvelle impulsion au club. Cette lutte contre la relégation que le Borussia doit désormais engager commande la venue d’un entraîneur porteur d’un autre discours. “J’ai le sentiment de ne plus être l’entraîneur qu’il faut pour le Borussia”, souligne Lucien Favre dans le communiqué qu’il a publié dimanche.

Lucien Favre peut nourrir le sentiment d’avoir été grugé par son directeur sportif Max Eberl. Responsable du recrutement, Max Eberl a très vite, trop vite sans doute, conclu sa campagne de transferts cet été avec les venues de Josip Drmic et de Lars Stindl. Ces deux joueurs devaient remplacer les internationaux Christoph Kramer et Max Kruse. Même si Drmic et Stindl possèdent d’indéniables qualités, on est resté très loin du compte. L’autre erreur, la plus tragique peut-être, de Max Eberl a été de ne pas recruter un défenseur central de valeur pour pallier les absences pour blessure d’Alvaro Dominguez et de Martin Stranzl.

Malgré un statut qui n’est pas loin d’être celui d’une icône à Mönchengadbach, Lucien Favre n’a pratiquement pas eu son mot à dire dans le recrutement mené par Max Eberl qui oeuvre au Borussia depuis 1999, d’abord comme joueur puis comme directeur sportif. Il a cru que “recruter suisse” cet été avec Drmic mais aussi avec Nico Elvedi, le défenseur de 18 ans formé au FC Zurich, suffirait à le couvrir vis-à-vis de son entraîneur.

Arrivé à Mönchengladbach en février 2011, Lucien Favre laissera une trace indélébile dans le club de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il a tout d’abord réussi un véritable miracle pour le sauver de la relégation avant de lui permettre de jouer les premiers rôles en Bundesliga malgré des moyens financiers qui ne sont pas aussi considérables que ceux de ses rivaux. “Je n’oublierai jamais mes années au Borussia. Ce furent les plus belles dans ma carrière d’entraîneur. Le Borussia et ses fans resteront à jamais dans mon coeur”, poursuit le Vaudois.

Elu à deux reprises meilleur entraîneur d’Allemagne, Lucien Favre (57 ans) saura rebondir. Reconnue dans l’Europe entière, sa science tactique lui ouvrira inévitablement demain ou après-demain les portes d’un grand club.

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