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Brésil: comme l’Amazonie, le Pantanal brûle

Comme en Amazonie, les feux sont avant tout dus à l'action humaine, étant pour la plupart provoqués volontairement pour défricher des aires déboisées. KEYSTONE/EPA EFE / SEN/CARLOS VILLAR ORTIGA / SEN/ HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Les incendies recensés depuis le début de l’année au Pantanal, sanctuaire de biodiversité situé au sud de l’Amazonie, ont augmenté de 334% par rapport à la même période de l’année dernière. Ils ont amené deux Etats Brésiliens à déclarer l’état d’urgence.

Les satellites de l’Institut brésilien d’observations spéciales (INPE) ont répertorié 4515 foyers d’incendie du 1er janvier au 11 septembre au Pantanal, plus grande zone humide de la planète, contre 1039 jusqu’à cette même date en 2018.

Jeudi, l’Etat de Mato Grosso du Sud a déclaré l’état d’urgence, une mesure permettant de débloquer plus rapidement des fonds pour lutter contre des catastrophes naturelles, suivant l’exemple de Mato Grosso voisin, mardi.

Le Pantanal, plaine inondée à 80% au coeur de la saison humide et sanctuaire d’une faune extrêmement riche, se situe à 62% en territoire brésilien, dans les Etats du Mato Grosso et du Mato Grosso du Sud (centre-ouest), environ 20% dans le nord du Paraguay, et 18% en Bolivie.

Chute des précipitations

Jeudi, le gouvernement local du Mato Grosso du Sud a fait était de plus d’un million d’hectares brûlés sur son territoire, la plupart sur la zone du Pantanal.

L’état d’urgence permettra “d’obtenir des fonds et le soutien du gouvernement fédéral pour contrôler de façon urgente les feux de forêt”, ont expliqué les autorités locales dans un communiqué.

D’octobre à mai, la plaine est inondée, mais la végétation est plus vulnérable par la suite, lors de la saison sèche.

Selon des spécialistes consultés par le site d’informations G1, une chute des précipitations (-25% par rapport à l’an dernier), une vague récente de chaleur et de forts vents expliquent en partie l’augmentation des foyers d’incendie.

Feux dus surtout à l’action humaine

Mais comme en Amazonie, ils sont avant tout dus à l’action humaine, étant pour la plupart provoqués volontairement pour défricher des aires déboisées.

Les graves incendies de forêt qui touchent l’Amazonie ont provoqué de fortes tensions internationales ces dernières semaines, divers pays, France en tête, mettant en cause la politique environnementale du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Les derniers chiffres de l’INPE recensent 55’131 feux de forêt en Amazonie depuis le début de l’année, une augmentation de 43% par rapport à la même période de 2018. C’est en Amazonie que ce concentrent près de la moitié des foyers d’incendie répertoriés.

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