Brésil: la police a déclaré la guerre aux trafiquants de drogue

(Keystone-ATS) Rio de Janeiro – Policiers et militaires encerclaient ce vendredi l’une des favelas les plus dangereuses de Rio. Ce nouvel épisode illustre la guerre de longue haleine déclarée aux trafiquants de drogue dans la ville qui accueillera le Mondial de football en 2014 et les jeux Olympiques en 2016.
Face à des habitants apeurés, des policiers en gilets pare-balles et lourdement armés surveillaient l’entrée de la favela de Vila Cruzeiro, mais surtout de sa voisine, Morro do Alemao, où plus de 200 narcotrafiquants se sont réfugiés après que la police eut pris le contrôle de Vila Cruzeiro la veille, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Depuis dimanche, plus de 600 membres des forces de l’ordre soutenus par six blindés ont procédé à des opérations contre les trafiquants qui ont fait au moins 30 morts. Le ministère de la Défense a annoncé dans la nuit l’envoi de 800 hommes et de dix blindés en renfort.
Le ministre à la Sécurité publique de Rio, José Beltrame, avait annoncé jeudi d'”autres actions” policières pour vendredi, tout en appelant la population à garder son calme.
Habitants terrorisésDes commerces rouvraient ce vendredi dans la zone, mais la peur se lisait sur les visages. “Je suis terrorisée. J’ai ouvert parce que je dois payer le loyer et les factures, mais peut-être que dans dix minutes j’aurais à fermer”, dit Mariza, 44 ans, propriétaire d’un magasin de jouets proche des deux favelas.
Adelina, 69 ans, presse le pas en passant devant une vingtaine de policiers. “Ils (les “narcos”) sont tous là haut dans les collines. Mais quand ça tire, la police est aussi dangereuse que les bandits. On a très peur”, confie-t-elle.
En prenant le contrôle de Vila Cruzeiro, les autorités ont remporté un succès, mais ce n’est qu’une étape de la “guerre” entre les forces de l’ordre et les trafiquants de drogue, résultat d’une politique entamée en 2007 par l’Etat de Rio pour “pacifier” les favelas.