Brasilia, capitale imposante et inégale, fête ses 50 ans

(Keystone-ATS) Brasilia – Brasilia a célébré les 50 ans de son inauguration le 21 avril 1960. La capitale brésilienne est devenue une ville imposante au coeur du pouvoir de la première puissance économique sud-américaine, tout autant qu’une cité symbole des inégalités sociales du pays.
Les cloches des églises ont joué à l’unisson pour célébrer l’anniversaire. Des milliers d’habitants ont défilé sur l’avenue où sont érigés les palais futuristes et les bâtiments du pouvoir, lieux de spectacles.
En forme d’oiseau aux ailes déployées et connue pour les monuments aux lignes courbes de l’architecte Oscar Niemeyer, la futuriste Brasilia se trouve pourtant plongée au milieu de la pire crise de corruption de son histoire. L’ex-gouverneur de Brasilia, José Arruda, vient de sortir de deux mois de prison pour corruption.
“Brasilia doit être en deuil mais en même temps elle doit célébrer. La signification de Brasilia en tant que capitale ne peut pas être confondu avec ses administrateurs”, a dit le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva au journal “Correio Braziliense”.
Patrimoine de l’humanité depuis 1987, Brasilia, une oeuvre conjointe imaginée par l’urbaniste Lucio Costa, le paysagiste Roberto Burle Marx et l’architecte Niemeyer, symbolisait un vieux rêve d’union nationale au centre du vaste pays.
Planifiée pour 600’000 habitants en l’an 2000, Brasilia en compte aujourd’hui cinq fois plus et est devenue un symbole de la discrimination. Elle compte essentiellement une population de fonctionnaires, mais les classes populaires qui y travaillent s’entassent dans des bidonvilles autour de la ville.
Brasilia est une des villes les plus inégales au monde, juste derrière trois villes d’Afrique du Sud, selon l’ONU. Le principal quartier résidentiel de la ville a un indice de développement humain du niveau de l’Allemagne. Mais les communes satellites ont des indices inférieurs ceux de la Guinée équatoriale.