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Brasilia et Paris pour entrer dans l’histoire

(Keystone-ATS) Une courte nuit ne l’a pas fait tomber de son nuage. “Je n’avais jamais imaginé inscrire un si beau but du gauche”, avoue ainsi Amir Mehmedi.

Buteur contre la Roumanie mercredi au Parc des Princes grâce à cette frappe d’une très grande pureté, l’ancien sociétaire du FCZ est devenu le premier joueur de l’histoire du football suisse à avoir marqué lors d’une Coupe du monde et lors d’un Euro. Il y a deux ans, il avait égalisé de la tête lors de la victoire 2-1 contre l’Equateur à Brasilia. “Extrêmement fier” d’entrer ainsi dans le livre d’or du football suisse, Admir Mehmedi lâche toutefois un regret. “Après le match contre l’Albanie, nous étions soulagés, dit-il. Mercredi soir, nous étions, en revanche, déçus de n’avoir pas gagné une rencontre que nous avions dominée de la tête et des épaules. L’objectif était de valider dès mercredi notre qualification. Il n’a pas été atteint.” Pas complètement doit-on préciser dans la mesure où la Suisse, avec ses quatre points, a un pied et demi en huitième de finale.

“Je carbure à la confiance”

Déjà buteur à Lugano contre la Moldavie lors de l’ultime rencontre de préparation avant l’Euro, Admir Mehmedi est en passe de retrouver cette confiance qu’il a égarée ce printemps à Leverkusen où il n’entrait plus vraiment dans les plans de l’entraîneur Roger Schmidt. “Je carbure à la confiance, lâche-t-il. Si je sens que l’entraîneur me l’accorde, je la lui rends au centuple comme lors de ma première saison au SC Fribourg avec Christian Streich.”

On ne dira pas que la confiance de Vladimir Petkovic envers Admir Mehmedi est illimitée. On a bien vu mercredi que le sélectionneur s’apprêtait à le remplacer par Breel Embolo juste avant qu’il ne marque. “Je ne sais pas si le changement était pour moi. J’ai bien vu que quelque chose se préparait, glisse-t-il. Mais si j’étais le coach, je ne me sortirais jamais…”

“Les Français nous avaient administré une belle leçon”

Le 20 juin 2014 à Salvador, Admir Mehmedi était bien resté, comme mercredi, 90 minutes sur le terrain lors de la déroute contre la France. “On perd 5-2 mais il y avait 5-0 après 70 minutes de jeu. Les Français nous avaient administré une belle leçon, souligne-t-il. On parle encore souvent de ce match. Dimanche à Lille, je ne peux faire qu’une seule promesse à nos supporters: nous donnerons tout !”

En deux ans, bien de l’eau a coulé sous les ponts. La venue de Vladimir Petkovic a redistribué les cartes dans l’équipe de Suisse. “Xhaka jouera désormais en no 6 et Dzemaili a un rôle important sur le plan offensif”, note Admir Mehmedi. A la question de savoir si cette nouvelle donne est judicieuse, le joueur a gardé le silence par respect pour son ancien coach. Mais voir Granit Xhaka face au jeu plutôt que dos au but ne doit pas lui sembler une aberration…

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