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La Commission européenne et le Royaume-Uni avancent sur le Brexit

La première ministre britannique Theresa May a été reçue à Bruxelles par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET sda-ats

(Keystone-ATS) La Commission européenne et le Royaume-Uni ont fait un pas important vendredi sur le Brexit. Ils ont clarifié les points de désaccord les plus importants, ouvrant la voie à la deuxième phase de négociations.

Bruxelles et Londres se sont accordés sur les droits des habitants de deux côtés de la Manche et sur les modalités financières de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Ils sont aussi tombés d’accord sur la question de la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.

Concernant la question irlandaise, il n’y aura pas de “frontière dure” entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, a assuré la première ministre britannique, Theresa May. En outre, la Commission affirme que “les citoyens de l’Union vivant au Royaume-Uni et les citoyens britanniques installés dans l’UE à 27 conserveront les mêmes droits une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’UE”.

Quant à la facture du Brexit, les deux camps se sont accordés sur une méthode de calcul mais pas sur un chiffre final. La somme est estimée entre 40 et 45 milliards d’euros (entre 46,8 et 52,7 milliards de francs) par le Royaume-Uni. Mais la Commission n’a pas confirmé ce montant.

Base pour un accord final

Au vu des progrès réalisés, la Commission recommande au Conseil européen, instance qui représente les Etats membres, de donner son feu vert à la deuxième phase des négociations la semaine prochaine, lors d’un sommet à Bruxelles. Cela permettra d’ouvrir la discussion sur la future relation entre les 27 pays membres de l’UE et Londres, en particulier en matière commerciale.

Les premières discussions sur le Brexit ont été dures. Au final, elles auront duré neuf mois. Mais les événements se sont accélérés, ces derniers jours. Vendredi matin, Mme May et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, se sont rencontrés pour accorder leurs violons.

Le texte adopté vendredi “pourrait servir de base à l’accord de retrait” final, en prévision du départ britannique fin mars 2019, a affirmé de son côté le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier.

Du pain sur la planche

“Le défi le plus difficile est devant nous”, a cependant averti le président du Conseil européen, Donald Tusk, regrettant qu'”autant de temps ait été consacré à la partie la plus simple” des négociations sur le retrait britannique. Le président du Conseil européen souhaite commencer le plus vite possible les négociations sur une période de transition après la date effective du Brexit, prévu le 29 mars 2019.

Un calendrier dont s’est fait écho M. Barnier. Il a précisé que la discussion commencerait “en début d’année sur une éventuelle période de transition” et “un peu plus tard sur la future relation”.

Selon M. Tusk, les Européens ont “naturellement” des conditions pour une période de transition durant laquelle le Royaume-Uni resterait membre du marché unique et de l’Union douanière. Réclamée par Theresa May elle-même, cette période pourrait durer deux ans. Mais la Commission européenne n’a pas fourni de délai précis vendredi.

Durant la phase de transition, les Britanniques resteraient soumis à la législation de l’UE, y compris aux nouvelles lois votées. Mais ils n’auraient pas la possibilité de participer au processus de décision.

Modèle canadien

M. Tusk propose également d’ouvrir dès à présent des “discussions exploratoires” sur la nature de la future relation, dans le domaine commercial, mais aussi de la lutte contre le crime et le terrorisme, la sécurité, la défense et les affaires étrangères. Des lignes directrices sur cette partie de la négociation devront être adoptées “l’an prochain”, selon lui.

Quant à un futur accord commercial, il ne pourra être “finalisé et conclu qu’une fois le Royaume-Uni devenu un pays tiers”. Michel Barnier a estimé qu’un accord de libre-échange “sur le modèle de celui établi avec le Canada” sera l’hypothèse de travail privilégiée par les Européens.

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