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Budget largement déficitaire dans le canton de Neuchâtel

Le chef du département neuchâtelois des finances Laurent Kurth a commenté avec ses collègues du Conseil d'Etat le budget 2017 qui accuse un déficit de près de 70 millions. Il a aussi détaillé les mesures qui doivent permettre d'économiser 100 millions de francs sur trois ans. KEYSTONE/STEFAN MEYER sda-ats

(Keystone-ATS) Le budget 2017 du canton de Neuchâtel accuse un déficit de 68,9 millions de francs et s’écarte du frein à l’endettement. Face à cette situation critique, le Conseil d’Etat propose un programme d’assainissement des finances de 100 millions de francs sur trois ans.

Ces difficultés financières s’expliquent par une baisse massive des recettes. En 2017, les caisses cantonales devront se passer de 40 millions de francs au titre de la péréquation financière (RPT). Les impôts des personnes morales reculeront quant à eux de 35 millions. Le canton aura perdu 100 millions de recettes en deux ans.

“C’est unique d’avoir une baisse de recettes de 100 millions sans perspectives d’amélioration pour ces prochaines années”, a relevé jeudi le conseiller d’Etat neuchâtelois Laurent Kurth en dévoilant le budget. Du côté des charges, l’Etat maîtrise les subventions et la masse salariale.

Avec un déficit de près de 70 millions de francs, le budget 2017 s’écarte de 55,5 millions du déficit maximal de 13,4 millions de francs qui est autorisé par le frein à l’endettement. Le Conseil d’Etat devra solliciter du Parlement la levée temporaire des mécanismes du frein.

Plan d’assainissement

L’absence d’embellie à court terme impose des mesures difficiles, a expliqué le Conseil d’Etat présent in corpore pour commenter le budget et le programme d’austérité qui l’accompagne. “On ne peut pas se permettre d’attendre”, a déclaré le président du gouvernement neuchâtelois Jean-Nat Karakash.

Le chef du département des finances Laurent Kurth est revenu sur les mesures d’économies portant sur 100 millions, à réaliser sur trois ans, déjà esquissées mardi devant le Grand Conseil. Les efforts portent pour moitié sur les charges de l’Etat, en particulier sur les subventions qui représentent plus de 50% du budget.

Entre autres mesures, le Conseil d’Etat entend faire passer le temps de travail de la fonction publique de 40 à 41 heures hebdomadaires dès le 1er janvier prochain et l’accompagner d’une réduction des effectifs dans tous les départements d’ici à fin 2017. Une soixantaine de postes sont concernés.

Report de la baisse fiscale

L’autre moitié des améliorations doit être réalisée à parité au travers de la participation des communes aux efforts d’économies et par un report de la baisse de la fiscalité des personnes physiques. “Il faut adapter nos prestations et nos structures à la réalité de nos moyens”, a estimé le ministre Jean-Nat Karakash.

L’objectif est un retour à l’équilibre financier en 2020. “Un redressement plus rapide ne paraît tout simplement pas possible”, a estimé le conseiller d’Etat Laurent Kurth.

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