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Burkini en Corse: cinq personnes déférées devant un tribunal

La présence d'une femme se baignant en burkini a débouché sur une rixe près de Bastia (image symbolique). KEYSTONE/AP ap sda-ats

(Keystone-ATS) Cinq personnes ont été déférées jeudi devant le tribunal correctionnel de Bastia, cinq jours après une rixe qui a opposé sur la plage de Sisco des riverains et une famille d’origine maghrébine. Les suspects sont trois membres de la famille et deux hommes de Sisco.

Des avocats ont obtenu un renvoi pour préparer la défense des suspects, a ajouté une source judiciaire. Ils seront jugés le 15 septembre.

Les cinq hommes devraient être poursuivis pour “des violences avec armes” s’agissant des suspects d’origine maghrébine et pour “violences en réunion” pour les deux autres, selon le parquet de Bastia.

Le procureur de la République de Bastia, Nicolas Bessone, a indiqué qu’un autre homme qui faisait partie du groupe de Maghrébins était en fuite et qu’un mandat d’arrêt avait été délivré à son encontre.

L’homme, présent sur les lieux de la rixe, aurait fait un faux témoignage, décliné une fausse identité et se trouvait en situation irrégulière sur le territoire, a-t-il précisé.

Des caïds

Le procureur de Bastia, Nicolas Bessone, avait annoncé mercredi que la rixe n’avait pas pour origine le port d’un burkini, comme des participants l’avaient évoqué, mais une “logique de caïdat”.

“Il est établi comme évidence qu’à l’origine des incidents se trouvent les membres de la famille maghrébine qui ont manifesté une volonté de privatiser la plage et ont provoqué des incidents avec des personnes présentes, sous la forme d’insultes, de menaces et de jets de pierres”, avait-il déclaré lors d’une conférence de presse.

“Une seconde scène a vu l’arrivée des gens de Sisco en soutien au père et au fils qui étaient agressés. L’arrivée rapide des gendarmes a permis de mettre fin aux violences”, avait-il ajouté. Les incidents de samedi soir ont fait cinq blessés et provoqué l’incendie de trois véhicules.

Arrêtés anti-burkini

Mercredi, plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, se sont rassemblées dans le centre de Borgo, un peu plus au sud. Ils ont exprimé leur soutien au père et au fils originaires de Sisco qui avaient été placés en garde à vue.

Bien que la présence de femmes en burkini sur une plage de Sisco soit démentie par la justice, des maires, dont celui de la commune corse, ont pris des arrêtés anti-burkini.

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