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Burundi: Berne veut la libération d’acteurs des droits de l’homme

La Suisse souhaite la libération des défenseurs des droits de l'homme au Burundi toujours confronté à des violations (archives). KEYSTONE/AP/BERTHIER MUGIRANEZA sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse demande la libération des défenseurs des droits de l’homme au Burundi. Elle s’est dit également, mardi à Genève, “gravement préoccupée” par les nombreuses victimes au Venezuela.

Devant le Conseil des droits de l’homme, la Suisse s’est dite “alarmée”, comme la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, par les “exécutions sommaires”, les disparitions forcées, la torture ou encore les violences sexuelles. De même que par les arrestations et détentions arbitraires et les “peines excessives” contre les activistes des droits de l’homme qui doivent être libérés selon elle.

Fin février, le bureau du Haut-Commissariat a été fermé, une situation déplorée par la Suisse. Ce dispositif était présent depuis plus de 20 ans mais les autorités ont demandé en décembre dernier cette fermeture, estimant qu’il n’était plus indispensable.

Les inquiétudes et appels récurrents, notamment de la Suisse, au Conseil des droits de l’homme après les violences liées au contexte électoral en 2015 ont tendu les relations entre l’ONU et le Burundi. La Commission d’enquête, mandatée par cette instance, a conclu à plusieurs reprises à de possibles crimes contre l’humanité.

Préoccupée par les victimes au Venezuela

La Suisse appelle encore à établir un climat “favorable” avant l’élection présidentielle de 2020. Le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza a promis de ne pas se présenter à ce scrutin.

Les violences liées au contexte électoral en 2015 au Burundi auraient fait au moins 1200 tués et plus de 400’000 réfugiés, selon la Cour pénale internationale (CPI). Dans un rapport publié en 2018, la Commission d’enquête internationale avait ciblé directement le chef de l’Etat.

Parmi les autres situations qu’elle cible, la Suisse s’est dit “gravement préoccupée” par le nombre de victimes et les accusations de violations des libertés fondamentales au Venezuela. L’ambassadeur auprès de l’ONU à Genève Valentin Zellweger a appelé le régime de Nicolas Maduro à soutenir la mission technique du Haut-Commissariat entamée lundi.

Autre inquiétude sur la Syrie

Il a aussi demandé aux autorités soudanaises de poursuivre les responsables de la répression des récentes manifestations dans ce pays après un “recours excessif à la force”. Autre situation relayée, la Suisse s’inquiète pour les victimes civiles et les déplacés en raison des violences en Syrie dans les régions de Deir Ezzor, où ces personnes fuient l’Etat islamique (EI), Alep et Idleb. Elle s’est dit aussi préoccupée par la situation des personnes, récemment aidées, dans le camp de Rokbane.

Dans ce site où des dizaines de milliers de civils sont vulnérables, les violences sexuelles et l’exploitation sont observées dans un volume “disproportionné”. Les conditions auxquelles font face les déplacés sont “alarmantes”, a encore dit M. Zellweger.

Plus de 60’000 personnes ont fui l’EI pour se rendre dans le camp d’al-Hol. Les contrôles imposés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont confronté les civils à des conditions difficiles. Près d’une centaine sont décédés, selon l’ONU.

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