Des perspectives suisses en 10 langues

Cachemire: poste militaire indien attaqué, 17 soldats tués

Près de 500'000 soldats sont déployés dans la région (archives). KEYSTONE/AP/DAR YASIN sda-ats

(Keystone-ATS) Dix-sept soldats indiens ont été tués dimanche par des rebelles présumés, selon l’armée, dans une attaque contre une base militaire au Cachemire indien. C’est la plus grave attaque de ces dernières années dans cette région disputée entre l’Inde et le Pakistan.

Quatre assaillants prêts à mourir ont été tués après avoir pénétré à l’aube dans les locaux d’une unité militaire indienne à Uri, près de la Ligne de contrôle avec le Pakistan, a précisé un porte-parole de l’armée.

L’attaque n’a pas été revendiquée. Le général indien Ranbir Singh, en charge des opérations militaires, a nommément accusé le groupe islamiste armé basé au Pakistan Jaish-e-Mohammad, indiquant qu’il avait fait déjà état de “sérieuses préoccupations” à ce sujet à son homologue pakistanais.

L’Inde a accusé le même groupe d’être responsable de l’attaque d’une base aérienne indienne qui avait fait sept morts dans le Pendjab (nord-est de l’Inde) en janvier dernier.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a condamné une “lâche attaque terroriste”. “Je promets à la nation que les responsables ne resteront pas impunis”, a-t-il ajouté sur son compte Twitter. L’affrontement a duré plusieurs heures et a également fait 35 blessés parmi les militaires, a précisé l’armée.

Fortes tensions

Ce raid survient dans un contexte de fortes tensions dans la seule région indienne à majorité musulmane, qui vient de connaître deux mois de manifestations sévèrement réprimées.

Ces dernières ont suivi la mort, le 8 juillet, d’un commandant local du Hizbul Mujahideen, un groupe armé basé au Pakistan qui bénéficie d’un large soutien dans la partie indienne de la région.

Depuis le 8 juillet, au moins 87 civils ont été tués et des milliers d’autres blessés dans des affrontements avec les forces de sécurité, dont les groupes de défense des droits humains dénoncent l’usage excessif de la force.

Pakistan, “Etat terroriste”

Le ministre indien de l’Intérieur, Rajnath Singh, s’est entretenu dimanche avec les responsables politiques et militaires du Cachemire, a-t-il écrit sur Twitter. Il a annulé des déplacements en Russie et aux Etats-Unis.

Rajnath Singh a qualifié le Pakistan d'”Etat terroriste qui devrait être désigné et isolé comme tel”, sans toutefois attribuer directement la responsabilité de l’attaque à ce pays voisin et rival de l’Inde.

Le Pakistan a pour sa part rejeté toute implication dans l’incident. En décembre 2014, un raid dans la même région avait coûté la vie à huit soldats et trois policiers.

L’Inde accuse le Pakistan de soutenir les groupes séparatistes dans l’Etat de Jammu-et-Cachemire. Le territoire est revendiqué dans son intégralité par les deux pays, qui se le partagent depuis 1947. Des dizaines de milliers de personnes, en grande majorité des civils, ont perdu la vie dans le conflit.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision