Des perspectives suisses en 10 langues

Cameron veut que Londres intervienne plus contre l’EI en Syrie

(Keystone-ATS) David Cameron souhaite que la Grande-Bretagne intervienne plus en Syrie pour combattre le groupe Etat islamique (EI). “Nous sommes déterminés (…) à détruire le califat dans les deux pays”, a prévenu le premier ministre britannique, évoquant aussi l’Irak.

“Je veux que la Grande-Bretagne en fasse plus”, a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de TV américaine NBC diffusée dimanche. Il a également rappelé qu’il doit pour cela obtenir l’aval du parlement.

“Nous discutons en ce moment, y compris avec les partis d’opposition, de ce que nous pouvons faire de plus. Mais soyez sûrs que nous sommes déterminés à travailler avec vous (les Etats-Unis, ndlr) pour détruire le califat dans les deux pays”, a-t-il ajouté.

En 2013, David Cameron n’avait pas réussi à obtenir le feu vert de la Chambre des communes à une action militaire contre les forces de Bachar al-Assad en Syrie.

De sources gouvernementales à Londres, on indique que le Premier ministre attend la nomination en septembre d’un nouveau chef du Parti travailliste (labour, gauche) pour solliciter un nouveau vote sur des frappes en Syrie. Contre l’EI, l’aviation britannique mène régulièrement des frappes en Irak mais a jusqu’ici limité son engagement en Syrie à des missions de surveillance et de renseignement.

Un mouvement abject

Vendredi, le ministère britannique de la défense a déclaré que des pilotes britanniques embarqués avec les forces américaines et canadiennes avaient pris part à des raids en Syrie. Cette annonce a déclenché la colère de certains parlementaires qui ont estimé que le gouvernement britannique avait outrepassé ses prérogatives.

David Cameron doit également tenir un discours ce lundi dans lequel il devrait préconiser de lutter contre l’idéologie extrémiste par la promotion de la démocratie, de la liberté et de l’état de droit. “Nous devons dévaloriser la cause extrémiste, en particulier l’EI. Ce n’est pas un mouvement pionnier, mais un mouvement violent, brutal, fondamentalement abject”, devrait-il déclarer, selon des extraits du texte diffusés dimanche par ses services.

Le chef du gouvernement compte également s’adresser aux Britanniques qui seraient tentés de rejoindre leurs quelque 700 compatriotes combattant en Irak et en Syrie dans les rangs du groupe djihadiste.

A ce propos, les forces de sécurité turques ont arrêté samedi près de 500 personnes qui tentaient de franchir la frontière avec la Syrie pour entrer en Turquie, a annoncé l’armée turque. Les nationalités de ces personnes n’ont pas été communiquées.

Dans le Sinaï

L’armée égyptienne a, elle, annoncé dimanche avoir tué la veille une soixantaine de djihadistes dans le nord de la péninsule du Sinaï, affirmant que sept soldats avaient péri, dont trois dans un tir de roquette contre un point de contrôle militaire.

Des soldats soutenus par l’aviation ont “pris pour cible plusieurs foyers terroristes” dans 14 secteurs du nord de la péninsule, “tuant 59 terroristes”, a précisé l’armée.

Samedi soir, l’armée avait déjà annoncé la mort de trois soldats dans une attaque à la roquette contre un point de contrôle militaire toujours dans le Sinaï. Cet attentat a été revendiqué par la branche égyptienne du groupe Etat islamique.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision