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Centrafrique: Bozizé appelle à l’aide

(Keystone-ATS) Le président centrafricain François Bozizé, menacé par une rébellion aux portes de Bangui, a appelé jeudi à l’aide Washington et l’ex-puissance coloniale française. Il semble toutefois très isolé, la France ayant indiqué qu’elle n’interviendrait pas et aucun pays voisin ne semblant prêt à se mobiliser.

“Nous demandons à nos cousins français et aux Etats-Unis d’Amérique, qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles à leur base initiale de façon à permettre la tenue du dialogue à Libreville pour résoudre la crise actuelle”, a dit le président Bozizé dans un discours public prononcé dans le centre de Bangui, la capitale centrafricaine.

“C’est un complot contre la République centrafricaine, c’est un complot contre son peuple”, a-t-il lancé. “Tous les autres chefs d’Etat centrafricains ont connu cela: Boganda a été assassiné pour cela, Bokassa a été ramené au pays menottes aux poignets, Kolingba, Patassé ont connu cette situation, et aujourd’hui c’est au tour de Bozizé d’être menacé”, a-t-il martelé.

“Ce temps-là est terminé”

Les 250 militaires français présents à l’aéroport de Bangui n’ont pas pour mission de “protéger un régime”, a souligné le président François Hollande.

“Ce temps-là est terminé”, a ajouté le président français, en référence à la période post-coloniale de la “Françafrique” où la France pouvait faire et défaire les régimes dans ses anciennes colonies.

Peu de résistance

Parallèlement, l’ONU et Washington ont annoncé mercredi le retrait “temporaire” de Centrafrique de tous leurs employés jugés “non essentiel”.

La Suisse a elle indiqué suivre avec attention l’évolution de la situation. Quinze ressortissants suisses sont enregistrés en Centrafrique, auxquels s’ajoutent quelques personnes de passage, a précisé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) continue de son côté de travailler en Centrafrique, a dit jeudi à l’ats un porte-parole de l’organisation, Jean-Yves Clémenzo.

La coalition rebelle du Séléka, qui a pris les armes le 10 décembre, réclame “le respect” d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011, auquel le pouvoir ne s’est pas plié selon elle. En deux semaines, elle s’est emparée de villes stratégiques, s’approchant dangereusement de Bangui.

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