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Chico Buarque sur scène après une longue absence

Chico Buarque, ici au Montreux Jazz en 1993, a permis un renouvellement de la musique brésilienne avec d'autres artistes tels Gilberto Gil et Caetanao Veloso (archives). KEYSTONE/STR sda-ats

(Keystone-ATS) Le compositeur et chanteur Chico Buarque, l’une des légendes vivantes de la musique brésilienne, renoue avec la scène jeudi. Agé de 73 ans, il entame un mois de concerts à Rio de Janeiro après la sortie de son dernier disque, “Caravanas”.

C’est son premier disque depuis “Chico”, en 2011. Si le musicien a fait des apparitions occasionnelles dans quelques concerts, 2018 marque formellement son retour à la scène, quelques semaines après le lancement de son 23e opus, salué par la critique.

Elégant, délicat, parfois drôle et mordant, Buarque y parle de l’amour, y compris à l’heure de WhatsApp, application extrêmement populaire au Brésil (“Dueto”, chanté avec sa petite-fille Clara). Il aborde aussi le drame des réfugiés (“As Caravanas”) ou la confrontation avec la vieillesse (“Jogo de bola”).

Egalement poète, romancier et auteur de théâtre, Chico Buarque a lancé la tournée “Caravanas” à la mi-décembre à Belo Horizonte, dans le centre-est du Brésil. Mais c’est ce mois de concerts chez lui, à Rio, que son come-back prend toute sa force, avant de le conduire, après le carnaval, en février, à Sao Paulo et dans d’autres villes brésiliennes.

Soutien de Lula

Les places de ses concerts ne sont pas à la portée de tous les Cariocas, puisque le billet coûte entre 240 et 490 réais (73 à 148 francs). Mercredi soir, Buarque, qui n’est pas un grand fan de la presse ni des projecteurs, avait invité les journalistes dans la salle de Vivo Rio, où il donne son premier concert ce jeudi, pour parler de sa musique.

Son dernier disque mêle des influences de “lundu”, un rythme africain centenaire et de bolero espagnol en hommage à Cuba (“Casualmente”). Il y ajoute des sonorités plus orchestrales avec un clin d’oeil au funk qui se danse dans les favelas.

Exilé en Italie pendant la dictature militaire au Brésil (1964-85), il a toujours été un militant de gauche actif. Il soutient aujourd’hui l’ex-président Lula.

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