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Chirac, De Gaulle, Pompidou…: Giscard distille ses “confidences”

Les relations entre Jacques Chirac (tout à gauche) et Valéry Giscard d'Estaing (à droite) ont donné lieu à l'un des duels les plus fameux de la Ve République (archives). Keystone/AP/JEAN JACQUES LEVY sda-ats

(Keystone-ATS) L’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing distille petites et grandes confidences sur ses rapports avec Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou Jacques Chirac dans un documentaire qui sera diffusé lundi sur France3. Il n’épargne pas son ex-premier ministre.

Lorsque Jacques Chirac lui remet sa démission en 1976, il lui dit: “‘vous n”entendrez plus parler de moi. Oui, parce que je vais ouvrir une galerie de peinture à laquelle je vais me consacrer et je ne participerai plus à la vie politique”, raconte l’ancien président.

Démarre ainsi l’un des duels les plus fameux de la Ve République. “Il est plus politique que moi, moi je suis un personnage de gouvernement”, commente l’ancien président dans “Giscard, de vous à moi”.

Mensonges

Il revient aussi sur l’épisode de l’invitation de M. Chirac au fort de Brégançon, un “incident pénible”, selon lui. Un article de presse explique que M. Giscard D’Estaing a reçu Jacques Chirac “sur un trône” et que le premier ministre avait été humilié parce qu’avait été aussi convié le moniteur de ski de “VGE”.

“J”appelle Chirac et je lui dis ‘mais enfin qu”est-ce que c”est, vous avez vu ce récit ?’ Il me dit ‘non, non je ne l”ai pas vu.’ Je dis ‘Mais enfin, qu”est-ce qui a pu dire des choses pareilles ? C”est absolument contraire à la vérité’ alors il y a eu… ‘Moi je ne vois qu”une personne c”est votre fils’ alors j”ai dit ‘arrêtons'”, raconte M. Giscard d’Estaing. Deux jours plus tard, Jacques Chirac démissionnait.

L’ancien président raconte qu’il a été marqué par De Gaulle à la Libération de Paris, “levant les bras et saluant Paris qui s’est libéré seul, les bras m’en sont tombés. (…) Cela m’est resté dans l’esprit toute ma vie que des grands hommes peuvent dire des choses manifestement fausses à un public qui les reçoit”, a-t-il dit.

“Espionné” par Chirac

Ses dîners, moqués, chez les Français ? “Cela a été saboté par les médias, alors, ils vous disent ‘vous n’avez pas de rapport avec la population’ mais ils vous empêchent d’en avoir”.

M. Giscard d’Estaing raconte aussi que l’ancien président Georges Pompidou “se méfiait de (lui), à tort”, alors qu’il était son ministre de l’économie et des finances. “Il avait envoyé Chirac aux Finances comme secrétaire d’Etat pour me surveiller. Alors Chirac allait toutes les fins de journée à l’Elysée pour raconter ce qui se passait”.

Revenant sur l’affaire des diamants de Bokassa, il explique notamment qu’il y “a dans la politique française, mais dans la politique générale – je lis actuellement les œuvres de Machiavel – une espèce de milieu qui est autour du pouvoir et qui est un milieu fondamentalement vicieux et méchant qui n”est pas le pouvoir”.

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