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Choléra: le nombre de cas suspects au Yémen atteint 750’000

Les enfants sont largement touchés par la crise de choléra au Yémen qui pourrait atteindre jusqu'à un million de cas suspects dans les prochains mois (archives). KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) Le choléra au Yémen est devenu “la pire crise sanitaire d’une maladie prévisible à l’époque moderne”, a dit vendredi à Genève le CICR. Environ 750’000 cas suspects ont été observés et le seuil pourrait atteindre jusqu’à un million d’ici la fin de l’année.

Il y a quelques mois encore, l’estimation était de 600’000 cas d’ici fin décembre, a dit devant la presse le chef de la délégation de l’organisation dans ce pays, Alexandre Faite. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) évalue désormais à 900’000 le nombre cumulé de cas suspects d’ici la fin de l’année, mais celui-ci pourrait monter jusqu’à un million et continuer d’évoluer en 2018.

Le taux de mortalité a toutefois reculé ces derniers mois pour s’établir sous un 1%. Plus largement, “le système de santé s’écroule”, a dit le chef de la délégation. Sans le CICR et d’autres organisations, la population n’aurait pas accès à de l’eau potable.

M. Faite a ajouté que du personnel de santé devait même être nourri avec des rations prévues habituellement pour les déplacés internes. L’aéroport de Sanaa reste fermé, rendant difficile l’acheminement de l’assistance. L’organisation est autorisée à trois vols par semaine. Le chef de la délégation appelle à rouvrir entièrement le site.

Situation des prisonniers “difficile”

En terme de violences, le CICR demande aux parties de faire preuve de la “proportionnalité” et de la “précaution” indispensables pour éviter de cibler des civils. “Nous ne pensons pas que ce soit le cas”, a dit M. Faite.

Sur le front des détenus, la visite récente du président du CICR Peter Maurer avait permis pour la première fois à l’organisation de se rendre auprès de 169 prisonniers dans un site semi-officiel à Taëz. Une opération similaire a pu ensuite être menée dans l’autre partie par une responsable yéménite.

Mais la situation reste “extrêmement difficile”, selon M. Faite. Sur une approche en six points lancée par le CICR pour tenter de débloquer cette question, “nous en sommes à l’étape 1+”, a-t-il dit. Chaque partie a donné à l’organisation des noms de personnes qu’elle recherche. Désormais, chacune devrait présenter une liste de ceux qu’elle détient.

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