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Christoph Blocher veut protéger la Suisse contre “la dictature”

(Keystone-ATS) Christoph Blocher repart en croisade. C’est cette fois contre “la dictature” des élites politiques suisses que le ténor UDC promet de s’ériger. Il les accuse de préparer en douce l’adhésion à l’UE, bafouant la volonté du peuple.

Lors du premier rassemblement de son nouveau mouvement “Non à l’adhésion insidieuse à l’UE”, le Zurichois a tiré à boulets rouges sur l’accord-cadre en cours de négociation entre Berne et Bruxelles. Un contrat qui “engagera la Confédération à reprendre automatiquement le droit européen et à reconnaître la Cour de justice de l’UE comme instance juridique”, a tonné l’ex-conseiller fédéral devant l’assistance réunie à Vorderthal (SZ).

“Il faut l’empêcher, pour préserver l’indépendance de la Suisse”, comme le prescrit la Constitution fédérale. Le “peuple suisse” se doit donc de faire acte de “résistance”, ajoute-t-il, selon la version écrite de son discours.

En se retirant du Conseil national, le ténor s’est dédié à contrer les “machinations” du gouvernement et de la majorité du Parlement, qui rapprochent inexorablement la Suisse de l’UE, au mépris de la volonté du peuple.

Groupe de travail romand

Contacté par l’ats, le vice-président de l’UDC Claude-Alain Voiblet a assuré que l’association, dont il est membre du comité, vise à “créer un réseau dans toute la Suisse”. “Un groupe de travail de quelques personnes s’est d’ailleurs formé en Suisse romande”, a-t-il ajouté.

L’objectif du comité “EU-Nein” est de faire refuser l’accord-cadre en cours de négociation entre la Suisse et l’UE depuis la fin mai. La poursuite de la voie bilatérale dépend de cette convention.

Bruxelles refuse de signer de nouveaux accords avec Berne tant que la Suisse ne reprendra pas les évolutions du droit européen. Le Conseil fédéral a imaginé une solution qui éviterait la reprise automatique, d’abord exigée par Bruxelles, et garantirait la souveraineté de la Suisse.

Toute incorporation d’un nouvel acquis dans un accord bilatéral devra respecter la démocratie directe. Il n’y aurait pas de nouvelle instance de surveillance des accords bilatéraux, ni de tribunal étranger qui puisse condamner la Suisse.

Mais la Cour de Luxembourg jouerait un rôle important, en se voyant conférer une fonction d’interprétation. Un point qui déplaît particulièrement à l’UDC.

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