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Climat: la délégation suisse dresse un bilan intermédiaire mitigé à Bonn

Le chef de la délégation suisse Franz Perrez à la Conférence de l'ONU sur le climat à Bonn (COP23) est aussi le directeur de l'Office fédéral de l'environnement (archives). Keystone/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Bonn (COP23) est à mi-chemin de ses deux semaines de négociations. Le chef de la délégation suisse Franz Perrez dresse un premier bilan très mitigé. Les ONG expriment aussi leur déception.

La conférence de Bonn en Allemagne est censée établir les règles permettant la mise en oeuvre de l’Accord sur le climat de Paris, approuvé en décembre 2015. La réunion “a connu un début laborieux”, a affirmé dimanche à l’ats M. Perrez.

Si le déroulement des négociations ne le surprend pas complètement, M. Perrez le trouve néanmoins “décourageant”. Son espoir est qu’à la fin de la deuxième semaine de la conférence, il y ait au moins “un bon cadre fixé dans tous les domaines”. “Cela doit pouvoir se faire, déclare-t-il. Ensuite, il s’agira de négocier l’adoption d’un règlement sur l’application des objectifs de protection du climat en Pologne (COP24), prévu dans une année à Katowice.

Beaucoup de tactiques

Le groupe des économies émergentes (LMDC), mené par la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite et l’Iran, a rouvert de vieilles tranchées avec de nouvelles propositions, selon le Suisse. “Ils ont essayé de ralentir le processus de négociation et même de le remettre en question”, explique-t-il. Du coup, il est beaucoup question de tactique dans les pourparlers, surtout du côté des LMDC et du groupe des Etats arabes.

L’Accord de Paris sur le changement climatique était un “compromis très délicat”, rappelle M. Perrez. Par exemple, les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas contraignants. En revanche, les Etats se sont engagés à rendre leurs efforts transparents.

Quant au Fonds vert pour le climat (GCF), qui soutient à la fois des projets d’adaptation au changement climatique et de diminution des émissions de gaz à effet de serre, il donne comme prévu pas mal de matière à débattre. À partir de 2020, il devrait recevoir 100 milliards de dollars chaque année. Mais, là non plus, aucun engagement concret n’est inscrit dans l’accord parisien.

La COP23 est présidée par les Iles Fidji. Elle se tient à Bonn, siège du secrétariat du Conseil climatique de l’ONU, pour des raisons financières. Son but principal est d’établir un corpus de règles permettant la mise en oeuvre des objectifs de Paris, à savoir le maintien du réchauffement climatique en-dessous de 2°C et si possible à 1,5°C.

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