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Clinton et Ashton ont encouragé Sarajevo sur la voie de l’UE

(Keystone-ATS) La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a affirmé aujourd’hui à Sarajevo que l’entrée de la Bosnie dans l’UE et l’OTAN représentait la meilleure voie pour la stabilité dans ce pays. La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton a aussi plaidé pour une adhésion de la Bosnie à l’UE.

“Il n’y a aucun doute parmi les 27 membres de l’Union européenne que votre avenir est dans l’UE”, a affirmé Mme Ashton. Les deux femmes s’exprimaient à l’issue d’une rencontre avec les membres de la présidence tripartite bosnienne.

La secrétaire d’Etat américaine a par ailleurs dénoncé la tentation séparatiste dans le pays. “Il est totalement inacceptable de constater que dix-sept ans après la fin de la guerre, certains mettent en doute la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie”, a-t-elle déclaré.

Elle accusait indirectement les leaders serbes bosniens qui agitent souvent la possibilité de proclamer leur indépendance. Tout récemment encore, le dirigeant serbe bosnien Milorad Dodik a évoqué la possibilité de négocier séparément l’entrée de l’entité serbe dans l’UE.

Accords de Dayton

“De tels propos détournent l’attention des problèmes auxquels est confronté ce pays et ne servent qu’à miner l’objectif d’intégration européenne. Les accords de Dayton doivent être respectés et préservés. Un point c’est tout”, a-t-elle martelé.

Arraché en 1995, ce traité a mis fin à trois ans et demi de guerre intercommunautaire qui a fait environ 100’000 tués, mais a entériné la division du pays en deux entités, l’une serbe et l’autre croato-musulmane, unies par de faibles institutions centrales.

D’intenses luttes politiques intestines ont ralenti les réformes, laissant la Bosnie à l’écart de ses voisins sur la voie de l’intégration européenne.

Indépendance du Kosovo

Après Sarajevo, Mmes Clinton et Ashton se sont rendues à Belgrade pour y rencontrer le président serbe Tomislav Nikolic et son premier ministre Ivica Dacic et les encourager à renouer le dialogue avec le Kosovo.

Cette mesure “n’oblige pas la Serbie à reconnaître le Kosovo”, a souligné Mme Clinton. Elle a encore jugé la normalisation des relations “primordiale” pour que la Serbie et le Kosovo aient “un avenir fait d’une paix durable”. De son côté, le chef du gouvernement serbe a promis de s’engager pour le dialogue avec Pristina et indiqué qu’il pourrait reprendre en novembre.

La Serbie refuse toujours de reconnaître l’indépendance unilatéralement proclamée par le Kosovo en 2008, avec le soutien des Etats-Unis et d’une majorité des pays membres de l’UE.

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