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Clinton et Sanders jouent le sérieux contre l’épouvantail Trump

(Keystone-ATS) Les candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2016, Hillary Clinton et Bernie Sanders, ont joué samedi les leaders responsables lors d’un débat télévisé. Ils ont dénoncé les déclarations incendiaires et superficielles de Donald Trump.

L’ancienne secrétaire d’Etat, le sénateur du Vermont et l’ancien gouverneur du Maryland, Martin O’Malley, se sont retrouvés à Manchester, dans le New Hampshire, pour la troisième confrontation de l’année, à 43 jours du début des primaires.

Bernie Sanders et Hillary Clinton ont très rapidement évacué leur récent différend lorsque le premier a présenté ses excuses à la seconde après qu’un membre de son équipe de campagne a été accusé d’avoir piraté des données du camp Clinton.

Comme lors des deux joutes précédentes, l’ex-secrétaire d’Etat n’a jamais paru en danger, jamais vraiment décontenancée par des attaques auxquelles des années de politique l’ont préparée. Avec 56% des intentions de vote en moyenne, la candidate a consolidé son avance depuis octobre. Bernie Sanders plafonne à environ 31%.

Terrorisme et EI

Dans la foulée de l’attentat de San Bernardino, perpétré par un couple musulman radicalisé, la moitié du débat a été consacrée au terrorisme et à la stratégie de lutte contre l’Etat islamique (EI).

M. Trump “est en train de devenir le meilleur recruteur de l’EI”, a déclaré Hillary Clinton, en affirmant que les djihadistes utilisaient les discours antimusulmans du milliardaire dans leurs vidéos de recrutement, une assertion nouvelle.

“Je suis inquiète que la rhétorique des républicains, surtout de Donald Trump, envoie le message aux musulmans aux Etats-Unis et dans le monde entier qu’il y a un choc des civilisations, et qu’il y a une sorte de complot occidental ou de guerre contre l’islam”, a dit l’ex-secrétaire d’Etat.

Les candidats ont associé les outrances du milliardaire à celles des autres candidats républicains. “Même dans nos mauvais jours, nous avons plus à offrir que nos adversaires extrémistes de droite”, a fait valoir Bernie Sanders.

Armes à feu

Pour marquer le contraste avec la virulence des débats républicains, où les invectives fusent, Hillary Clinton et Bernie Sanders ont redoublé de civilité. Le sénateur l’a félicitée pour son rôle de première dame (1993-2001).

Les deux candidats ont néanmoins affiché des différences sur l’interventionnisme à l’étranger, les armes à feu et la politique économique, même si elles portaient plutôt sur des priorités que des divergences idéologiques.

Distancé dans les sondages, l’ancien gouverneur du Maryland Martin O’Malley a stigmatisé les positions de ses deux adversaires sur la question du contrôle des armes, les accusant d’avoir changé d’attitude après les dernières tueries de masse.

Le rythme de la campagne électorale devrait maintenant se réduire, chez les républicains comme les démocrates, jusqu’après le Nouvel An.

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