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Coûts de la santé: augmentation plus forte ces prochaines années

(Keystone-ATS) Les coûts de la santé devraient augmenter plus fortement dès l’an prochain, après une progression ralentie ces dernières années. Selon le KOF, la montée en force des soins ambulatoires, l’embellie économique et le vieillissement de la population en sont les causes.

Les prévisions semestrielles d’automne présentées jeudi aux médias par le centre de recherches conjoncturelles, affilié à l’EPF Zurich, affichent une hausse des coûts de 2,8% pour l’année en cours, puis de 3,5% l’an prochain et de 3,9% en 2017. Cette augmentation dépasse la progression des prix et des salaires.

Le ralentissement de la hausse des coûts cette année et les années précédentes était lié à une conjoncture économique défavorable et à la faible hausse des salaires qui en découlait, précise le KOF. De même, l’embellie attendue devrait refaire décoller les dépenses.

L’ambulatoire ne freine pas le stationnaire

La hausse des primes d’assurance maladie pour l’an prochain (+5,4%) est pourtant encore plus élevée que celle prévue pour les coûts de la santé. Ce décalage s’explique par le fait que les prestations médicales financées par l’assurance de base augmentent davantage que l’ensemble des coûts, explique le comparateur en ligne Comparis qui soutient financièrement les prévisions d’automne du KOF.

Les dépenses en soins ambulatoires administrés par les hôpitaux représentent le principal facteur de coûts, observe l’institut. Les progrès de la médecine permettent en effet de plus en plus de traitements de ce type, sans pour autant freiner la hausse des coûts des soins stationnaires.

Pour un financement mieux réparti

Les cantons financent 55% de chaque traitement stationnaire, rappelle Felix Schneuwly, expert chez Comparis en matière de caisses maladie. De ce fait, hôpitaux et assureurs ne sont pas suffisamment incités à réduire davantage la part des soins stationnaires, les soins ambulatoires étant, eux, couverts entièrement par les caisses maladie.

Il n’est donc pas surprenant que les primes augmentent davantage que les coûts globaux. Pour renverser la tendance, impôts et caisses maladies doivent financer à parts égales les soins stationnaires et ambulatoires, propose Felix Schneuwly: “Aux assureurs, hôpitaux et médecins donc de s’accorder sur des systèmes de financement qui incitent à la qualité et à l’efficacité au lieu de la quantité.”

79,4 milliards en 2017

Au total, les coûts de la santé devraient se situer à 79,4 milliards de francs en 2017, alors qu’ils ont atteint 71,7 milliards en 2014, écrit Comparis. Les chiffres définitifs publiés cette année par la Confédération pour 2013 font état d’une hausse de 2,5% des coûts, alors que le KOF estimait encore cette augmentation à 3,8% au printemps dernier.

L’an dernier, 240’000 hommes et femmes travaillaient dans le secteur de la santé, soit près de 7% des personnes en activité. Les dépenses de la santé représentent actuellement près de 11% du produit intérieur brut (PIB). Cette part devrait passer à 12,1% en 2017.

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