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Cologna: les raisons et mystères d’un retour au top

(Keystone-ATS) Hippolyt Kempf, le patron du fond suisse, avait prévenu: “Dario Cologna est très fort, il a encore battu ses tests en condition physique durant sa préparation”, avait-il dit en début de saison.

Eternel optimiste, Kempf peut paraître parfois trop enthousiaste, mais il avait vu juste en l’occurrence.

Après son double triomphe aux JO en 2014, Dario Cologna est passé par des moments difficiles. Il faut dire que ses deux titres de Sotchi étaient, sinon un petit miracle, du moins une prouesse improbable. Trois mois plus tôt, il s’était méchamment tordu la cheville lors d’un footing et avait débarqué en Russie à court de compétition. Après ces Jeux “à l’arraché”, il a subi une sévère décompression, à la fois physique et psychique, et a même, un temps, semblé perdre ses fondamentaux sur le plan technique.

Les ennuis de santé se sont succédé. Outre sa double opération au pied après Sotchi, il a souffert de problèmes au mollet et d’asthme à répétition lors d’efforts violents, en particulier par basse température. Ainsi, presque désespéré, il déclarait il y a deux ans qu’il “ne gagnerait probablement plus jamais le Tour de Ski”. Le Grison était dégoûté de tousser et d’avoir mal. Du reste, peu après, il abandonnait sur le Tour, terrassé par ses ennuis au mollet.

Aujourd’hui, toutes les pièces de sa belle mécanique se sont remises en place. L’installation “high tech” du centre national d’entraînement de Davos, avec un tapis pour le skis à roulettes flambant neuf d’une valeur de 140’000 francs, permet de peaufiner la technique.

Et sur le plan médical, Cologna a trouvé la parade: il utilise un nouveau spray à la cortisone, auquel ses bronches répondent mieux, comme l’a déclaré au “SonntagsBlick” le médecin de Swiss Olympic Patrik Noack. “Chaque athlète réagit différemment aux divers sprays à disposition (autorisés). Nous avons trouvé le bon pour Dario.”

Mais ce retour au top a évidemment des raisons plus profondes. La préparation a été optimale, le parfum olympique donne des ailes à Cologna, et l’homme a l’âge de la maturité (31 ans). La double championne olympique de saut en longueur, l’Allemande Heike Drechsler, l’avait autrefois exprimé en ces termes: “Quand un athlète a une fois réalisé de grandes choses, il peut le répéter. Le savoir-faire reste enregistré dans son corps, comme sur un disque dur.” Cologna a su le restaurer.

Mais il reste aussi une part de mystère sur ce retour en force, qui fait tout le charme. Cologna lui-même ne s’attendait pas à ce que ça se passe aussi bien.

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