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Combats entre le régime syrien et une force soutenue par Washington

Les alentours de Deir Ezzor fortement marqués par la guerre (archives) KEYSTONE/EPA SANA/SANA / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Des combats meurtriers ont éclaté dimanche dans l’est de la Syrie entre une coalition arabo-kurde soutenue par Washington et les forces de Bachar al-Assad. Une telle confrontation est rare, malgré quelques incidents sanglants ces derniers mois.

Neuf combattants prorégimes, et six des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes alliée des Etats-Unis, ont été tués dans ces affrontements dans la province de Deir Ezzor, frontalière de l’Irak, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les forces du régime ont conquis à la mi-journée quatre villages, selon l’agence officielle Sana. Mais, quelques heures plus tard, les FDS reprenaient le contrôle de trois d’entre eux, a rapporté l’Observatoire.

Riche en pétrole, la province de Deir Ezzor était autrefois tenue par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), mais il a été chassé de la plupart des zones qu’il contrôlait, après les offensives distinctes et concomitantes menées l’été dernier par les FDS et le pouvoir syrien.

Le régime veut protéger la ville

L’armée syrienne soutenue par la Russie et les FDS appuyées par les Etats-Unis s’étaient fait la course pour contrôler les territoires de cette province. Aujourd’hui, le régime tient la ville de Deir Ezzor, chef-lieu de la province, mais aussi toute la rive ouest de l’Euphrate, tandis que les FDS sont stationnées sur la rive orientale du fleuve.

“L’objectif du régime est de protéger la ville, en repoussant les combattants des FDS qui se trouvent sur la rive est en face de la cité”, a dit le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Par le passé, plusieurs incidents meurtriers ont opposé les belligérants, même si une ligne dite de “déconfliction” avait été érigée pour éviter tout dérapage.

Ruelles étroites

Dimanche, sur un autre front dans la périphérie sud de Damas, son aviation pilonnait le camp de réfugiés palestinien de Yarmouk, mais aussi le quartier voisin de Hajar al-Aswad, tenus par l’EI, selon l’OSDH.

Cette opération intervient après la reconquête totale des territoires rebelles dans la Ghouta orientale, près de Damas, annoncée à la mi-avril, après des semaines de bombardements meurtriers et des accords d’évacuation imposés aux insurgés.

Des colonnes de fumée s’élevaient des abords de Yarmouk après des frappes aériennes, tandis que les tirs des francs-tireurs étaient entendus dans le secteur, a rapporté un correspondant de l’AFP qui participait à une visite de journalistes organisée par les autorités.

“L’opération ici est différente de celle de la Ghouta orientale”, assure une source militaire. “Ici, les bâtiments sont collés les uns aux autres et les ruelles sont étroites, ce qui ne permet pas le passage des chars”, poursuit-il.

Par ailleurs, un accord a été conclu entre le régime syrien et des rebelles pour leur évacuation de localités de la banlieue sud de Damas, adjacentes au camp de Yarmouk.

L’accord doit commencer lundi et concerne “des groupes terroristes” qui seront transférés vers des territoires insurgés dans le nord-ouest syrien, selon l’agence officielle Sana, qui ne nomme pas les djihadistes de l’EI.

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