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Commémoration du 11-Septembre sur fond de tensions religieuses

(Keystone-ATS) Gainesville – Les Etats-Unis ont marqué samedi le neuvième anniversaire du 11-Septembre dans une atmosphère de tensions religieuses. Les menaces d’une secte chrétienne, qui avait annoncé vouloir brûler le Coran ce jour-là, pour finalement y renoncer, ont mis le feu aux poudres.
Le révérend Terry Jones, qui dirige une obscure communauté protestante à Gainesville, a assuré samedi que son église ne brûlerait “ni aujourd’hui ni jamais” le Coran, comme il avait prévu de le faire en ce jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Il a expliqué que l’objectif de son Eglise était “de montrer qu’il y a un élément très dangereux et très radical dans l’islam”. “Nous avons totalement accompli cette mission”, s’est-il félicité dans un entretien à la chaîne de télévision NBC.
Des manifestations sporadiques ont eu lieu en Afghanistan où des centaines de personnes ont crié leur colère, au moment où les musulmans du monde entier fêtent la fin du ramadan.
“On ne peut pas jouer avec ça”
De son côté, Barack Obama a reconnu samedi que l’anniversaire du 11-Septembre était un “moment difficile” pour les Etats-Unis, aux prises avec une montée de l’islamophobie. Le président américain a cependant appelé ses compatriotes à éviter de se laisser aller à la “division” et “l’amertume”.
Au cours d’une cérémonie près du Pentagone, sur lequel les pirates de l’air d’Al-Qaïda avaient dirigé l’un des quatre avions détournés il y a neuf ans, il a assuré que les Etats-Unis n’étaient et ne seraient “jamais en guerre contre l’islam”. “Ce n’est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C’était Al-Qaïda. Un groupe pitoyable d’hommes qui pervertissent la religion”, a dit M. Obama.
La veille, il était déjà intervenu pour plaider en faveur de la tolérance religieuse, droit “inaliénable”, et pour appeler le révérend Jones à faire preuve de raison alors que les Etats-Unis sont toujours engagés dans la guerre contre les talibans en Afghanistan. “Cela met nos soldats, nos fils et nos filles en danger. On ne peut pas jouer avec ça”.

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