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Compromis pour un plan d’assainissement financier neuchâtelois

L'UDC a finalement renoncé à faire passer en force un plan d'assainissement plus sévère. Martine Salomon / ats sda-ats

(Keystone-ATS) Le Grand Conseil neuchâtelois a voté mercredi un plan d’assainissement des finances cantonales. Après des mois de débats gauche-droite houleux en commission, un compromis inattendu a été trouvé en plénum entre l’UDC et le PS.

Les députés ont pris acte du rapport du Conseil d’Etat par 60 voix contre 46, et 7 abstentions. Le chef des finances Laurent Kurth a salué le climat de ce débat, bien plus favorable que celui des derniers mois.

Lors des travaux de la commission des finances, la droite voulait davantage trancher dans les charges alors que la gauche voulait plutôt agir sur les recettes. L’UDC et le PLR avaient imposé des mesures d’économies plus fortes que celles proposées par l’exécutif.

Le PS avait pour sa part proposé sans succès des amendements: fiscalité écologique, repenser les subventions à l’agriculture et aux Églises, revoir le programme de recapitalisation de la caisse de prévoyance. Il menaçait de revenir à la charge en plénum si la droite persistait avec le plan plus sévère issu de la commission.

UDC et PS votent de même

Mercredi, plusieurs intervenants se sont demandé pourquoi le travail d’assainissement était si laborieux dans le canton de Neuchâtel par rapport à ce qu’ont réussi à réaliser d’autres cantons. Et de citer Vaud, Fribourg, le Jura ou Berne.

Finalement, l’UDC a fait le poing dans sa poche pour pouvoir aller de l’avant. “Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras”, a dit le chef du groupe Walter Willener. Le parti a préféré cette voie plutôt que de risquer des blocages en cas de décisions difficiles à faire passer ultérieurement, car nécessitant la majorité qualifiée.

Il a donc accepté de revenir au décret initial en renonçant à ses amendements, pour autant que la gauche renonce aux siens – ce qu’elle a fait. Le PLR a défendu en vain le plan plus sévère issu de la commission financière. Les députés ont opté pour la version du Conseil d’Etat par 71 voix contre 41, et une abstention.

L’UDC Walter Willener a toutefois souligné la “grande responsabilité” que ce vote confère au Conseil d’Etat, ce que le chef des finances Laurent Kurth a approuvé en hochant la tête. Ce plan est une feuille de route pour l’exécutif, mais si d’autres mesures devaient être prises, ce sera fait, en association avec la commission financière, a assuré le conseiller d’Etat.

Motion classée

Des mesures ont déjà été amorcées, d’autres sont à venir. Il est question de réduire les effectifs, optimiser les locaux, redéfinir la réforme de la fiscalité des personnes physiques, rationaliser le réseau hospitalier et réduire les prestations d’intérêt général, réduire les prestations sécuritaires, baisser l’enveloppe Université-Hautes écoles, ou encore restructurer le secteur du sport.

Ce rapport répondait à une motion de la droite fixant un objectif d’améliorations de l’ordre de 164 millions de francs, et demandant des mesures d’assainissement ayant un effet pérenne.

Les efforts de l’Etat sur les budgets 2014 et 2015 atteignaient déjà plus de 70 millions de francs. En cumulant avec les effets attendus les années suivantes, l’amélioration sera de quelque 155 millions à l’horizon 2020, proche de l’objectif de la motion.

Mais à plus long terme, une amélioration avoisinant les 175 millions peut être escomptée, selon le Conseil d’Etat. La motion a été classée mercredi par 73 voix contre 34, et 6 abstentions.

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