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Condamné à 15 ans de prison pour l’assassinat de son ex-femme

Le coupable a utilisé le pistolet qu'il avait acheté quelques mois auparavant dans une armurerie, à Vienne (image symbolique). Keystone/EPA/LARRY W. SMITH sda-ats

(Keystone-ATS) Le docteur en droit autrichien de 37 ans a bien abattu son ex-femme, un soir de juin 2014, à Genève. Le Tribunal criminel l’a condamné vendredi à 15 ans de prison pour assassinat. L’accusé affirmait ne se souvenir de rien et avait plaidé son acquittement.

Pour le tribunal, il ne fait aucun doute que c’est le prévenu qui a tiré sur la victime. Il a utilisé le pistolet qu’il avait acheté quelques mois auparavant dans une armurerie, à Vienne. L’accusé a été retrouvé sur les lieux du crime, l’arme dans son sac, le pantalon et les chaussures tachés du sang de son ex-femme.

Il a tiré en deux temps. Une première fois alors que la victime était debout. Il a visé la tête et a fait feu à bout portant. Il s’est ensuite acharné sur son ex-épouse, lorsqu’elle était étendue, gisant dans son sang. Dix douilles ont été retrouvées. Les balles creuses que le prévenu a utilisées ont causé d’énormes dégâts.

Pas d’autre scénario possible

Les juges n’ont pas retenu le scénario d’un autre tireur, comme l’a avancé le prévenu lors de son procès. “Cette thèse est insoutenable”, a indiqué la présidente du tribunal criminel Catherine Gavin. Aucun autre ADN n’a été découvert sur les lieux du meurtre et les voisins n’ont pas vu d’autres personnes.

Pour la cour, le mobile du prévenu était purement égoïste. Il craignait que son ex-femme ne parte au Mexique, dans sa famille, avec leurs deux enfants, un garçon de 8 ans et une fille de 6 ans. L’accusé s’est montré de plus en plus menaçant et avait de plus en plus “de mal à satisfaire son besoin de contrôle”.

Les juges ont estimé que le meurtre avait été planifié, mais n’ont pas réussi à établir qu’il y avait eu une préméditation. Ils ont néanmoins retenu la circonstance aggravante de l’assassinat. Ils ont souligné la collaboration “catastrophique” du prévenu à la procédure et son absence de remords et de prise de conscience.

Froid et calculateur

Le procureur Joël Schwarzentrub avait requis 18 ans de prison à l’encontre de l’accusé, le décrivant comme un être calculateur, réfléchi et intelligent, grand amateur d’échecs. Le Tribunal criminel s’est montré moins sévère en tenant compte de la responsabilité légèrement restreinte du juriste au moment des faits.

Le prévenu a agi “dans le mépris le plus complet des intérêts de ses enfants”, a estimé le tribunal criminel. Il a assassiné son ex-femme dans le hall de l’immeuble où elle habitait, alors que son fils et sa fille se trouvaient à proximité, dans l’appartement de leur mère. Le garçon a entendu les coups de feu qui ont tué sa maman.

A l’énoncé de la peine, le prévenu n’a pas bronché. Assis à côté d’une traductrice, il n’a exprimé aucune émotion lors de la lecture par la présidente du tribunal des considérants. A la fin, il a pu serrer un moment dans ses bras des membres de sa famille venus d’Autriche, avant d’être emmené par la police.

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