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Condamné pour viols, l’ex-président Moshé Katsav reste en prison

Moshe Katsav "n'avait exprimé aucun regret, ni aucune empathie pour les victimes" de ses actes. KEYSTONE/AP/SEBASTIAN SCHEINER sda-ats

(Keystone-ATS) Un comité de probation israélien a de nouveau refusé jeudi une libération anticipée à l’ancien président Moshé Katzav. Ce dernier a été emprisonné en décembre 2011 après sa condamnation à sept ans ferme pour viols.

Le comité de probation avait déjà opposé une fin de non-recevoir en avril à une demande similaire de M. Katzav. Président de 2000 à 2007, celui-ci “n’avait exprimé aucun regret, ni aucune empathie pour les victimes” de ses actes, avaient alors justifié les autorités.

La nouvelle demande semblait se présenter sous de meilleurs auspices, l’autorité en charge de la réhabilitation des détenus s’étant prononcée en faveur de la libération anticipée du prisonnier, âgé de 70 ans. Mais le comité de probation a estimé que “le moment (n’était) pas venu” d’ordonner une telle libération, a dit la justice.

Le comité a cependant ajouté que M. Katzav pourrait bénéficier ultérieurement d’une telle mesure “s’il continue à traiter ses problèmes en prison”, laissant entendre que l’ex-président israélien se montrerait désormais moins inflexible. Si tel est le cas, il pourra revenir dans six mois devant le comité de probation, a dit celui-ci.

Premier président emprisonné

M. Katzav a été reconnu coupable fin 2010 de viols à l’encontre de deux de ses collaboratrices à l’époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990, de harcèlements sexuels, de subornation de témoins et d’entraves à la justice.

Poussé à la démission en juillet 2007 par les accusations, il a été incarcéré le 7 décembre 2011 dans la prison de Maasiyahu à Ramleh, près de Tel-Aviv.

Moshé Katzav, qui a fait carrière avec le parti de droite Likoud, était le premier président, poste hautement honorifique, à être emprisonné depuis la création d’Israël en 1948.

Il peut prétendre à une libération anticipée après avoir purgé deux tiers de sa peine. Une telle éventualité suscite l’inquiétude de bien des femmes, pour lesquelles il personnifie l’abus de position pour se livrer à la prédation sexuelle.

Il a toujours clamé son innocence. Il s’est dit prêt à présenter des excuses pour des “malentendus” de la part de femmes jeunes et dénuées d’expérience selon lui, mais non pas pour des viols, avait indiqué la presse.

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