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Conditions de détention légèrement assouplies pour “El Chapo”

Joaquín Guzmán s'est échappé deux fois de prisons mexicaines (archives). KEYSTONE/AP Mexican Federal Government sda-ats

(Keystone-ATS) Un juge américain a accepté jeudi d’assouplir légèrement les conditions de détention du narcotrafiquant mexicain Joaquín Guzmán, dit “El Chapo”. Il a toutefois refusé de laisser Amnesty International ou sa femme lui rendre visite.

Le juge fédéral de Brooklyn, en charge du dossier de ce célèbre prisonnier qui a déjà réussi à s’échapper par deux fois de prisons mexicaines, a notamment décidé d’autoriser Joaquín Guzmán à envoyer des messages à sa jeune épouse, une ex-reine de beauté de 27 ans. Mais elle ne pourra pas lui rendre visite et le contenu des messages qu’il lui enverra sera préalablement vérifié par un avocat “pare-feu”.

L’avocat “pare-feu”, censé faire tampon entre la défense et l’accusation, avait été désigné en mars pour éviter que les procureurs ne profitent des mesures de sécurité imposées à El Chapo pour espionner la défense, illustrant la complexité de cette affaire.

Joaquín Guzmán, 60 ans, détenu depuis le 20 janvier à Manhattan et accusé d’avoir dirigé pendant près de 25 ans le puissant cartel de Sinaloa, aura aussi le droit désormais d’envoyer des messages à ses avocats.

17 chefs d’accusation

Le juge a par ailleurs interdit à l’équipe du procureur d’interroger le personnel de la prison pour savoir ce qui pourrait se dire pendant les visites de ses avocats, comme elle l’avait fait ces dernières semaines.

En revanche, le juge a refusé d’autoriser Amnesty International à rendre visite à Joaquín Guzmán. L’association de défense des droits humains avait invoqué des conditions de détention “inutilement dures” pour demander à le voir. Le juge a aussi refusé de laisser l’accusé communiquer avec des témoins potentiels.

Le procès de l’ancien baron de la drogue a été fixé au 16 avril 2018 par un juge américain du tribunal fédéral de Brooklyn. La date est pour l’instant “provisoire” et pourrait être reportée en raison de la complexité de l’affaire et du nombre d’éléments contenus dans le dossier que devront étudier les avocats du narcotrafiquant.

Celui-ci a été inculpé de 17 chefs d’accusation par la justice américaine, au premier rang desquels figure la direction du cartel, qui à lui seul peut lui valoir la prison à perpétuité s’il en est jugé coupable.

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