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Conférence sur les agressions sexuelles: image de Trump utilisée

Donald Trump s'était vanté dans une vidéo de pouvoir attraper les femmes par l'entrejambe parce qu'il est célèbre (archives). KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI sda-ats

(Keystone-ATS) Une photographie du président américain Donald Trump figurera sur les affiches faisant la promotion d’une conférence sur les agressions sexuelles à Stanford. La prestigieuse université a fini par donner son accord après des mois de délibérations avec une enseignante.

L’affiche controversée, créée par Michele Dauber, professeure de droit, comprend une capture d’écran d’une vidéo de Donald Trump qui avait fuité pendant la campagne présidentielle et au cours de laquelle le magnat de l’immobilier se vantait de pouvoir attraper les femmes par l’entrejambe parce qu’il est célèbre.

“J’essaie depuis des mois d’obtenir l’autorisation de l’université pour utiliser cette image”, a expliqué Mme Dauber mardi. “Je suis déçue qu’il ait fallu des articles de presse pour que la faculté honore son obligation de protéger la liberté académique”, a-t-elle ajouté.

Mme Dauber enseigne à Stanford depuis seize ans et estime que la tentative des dirigeants de l’université de l’empêcher d’utiliser le cliché du président équivaut à de la censure.

Liberté d’expression en recul

L’événement se focalisera sur les agressions sexuelles sur les campus universitaires et sur Title IX, loi fédérale qui protège les victimes de violences sexuelles et pourrait être modifiée par le gouvernement Trump.

Pour Mme Dauber, l’incident est le symbole d'”un recul de la liberté d’expression sous Donald Trump, particulièrement dans le contexte des agressions sexuelles”, et Stanford “a fait beaucoup de faux pas dans ce domaine”.

L’université s’est retrouvée au centre d’un scandale l’an dernier après qu’un de ses étudiants a été jugé coupable d’agression avec intention de violer une jeune femme sur le campus. Mais il n’a reçu qu’une condamnation de six mois de prison et trois ans de liberté surveillée et a été libéré au bout de trois mois.

Mme Dauber avait mené le mouvement pour que le juge qui avait pris cette faible sentence soit démis.

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