Des perspectives suisses en 10 langues

Conflit avec le Crédit Lyonnais: Tapie exige plus d’un milliard

(Keystone-ATS) L’avocat de Bernard Tapie a demandé mardi à la cour d’appel de Paris d’accorder à l’homme d’affaires français entre 516 millions et 1,174 milliard d’euros pour le préjudice lié à la revente d’Adidas au Crédit Lyonnais. La transaction a eu lieu début des années 1990.

La cour d’appel examine ce vieux conflit après avoir annulé en février l’arbitrage controversé qui avait octroyé en 2008 quelque 400 millions d’euros à Bernard Tapie. Au tout début des années 1990, Bernard Tapie avait acquis Adidas via sa société allemande Bernard Tapie GmBH, pour 1,6 milliard de francs français, appuyé sur un pool bancaire mené par une filiale du Crédit Lyonnais, la Société de banque occidentale. Fin 1992, M. Tapie a décidé de cesser ses activités économiques pour se consacrer à la politique.

Depuis des années, Bernard Tapie accuse le Crédit Lyonnais de l’avoir floué lors de la revente d’Adidas. L’affaire est revenue mardi à la case départ, avec un M. Tapie qui a revu ses exigences à la hausse. Il réclame entre 516 millions d’euros (565 millions de francs) et 1,174 milliard d’euros (1,285 milliard), selon son avocat. La cour devrait rendre sa décision avant la fin de l’année.

Bernard Tapie, 72 ans, ne s’est pas présenté devant la cour d’appel de Paris pour cette audience cruciale. Il “a fait le choix de ne pas être présent compte tenu de la médiatisation extrême” de cette affaire, a expliqué à l’audience son avocat Me Emmanuel Gaillard.

50 millions pour réparation morale

Outre l’indemnité pour réparation du préjudice économique, M. Tapie a également demandé à la justice de lui accorder 50 millions d’euros au titre du “préjudice moral et personnel”, a confirmé l’avocat.

Pour le camp Tapie, il y a eu déloyauté du Crédit Lyonnais, banque historique de l’homme d’affaires, qui n’aurait pas respecté son obligation de conseil. Deuxième grief: la mise en Bourse d’Adidas en 1995, sur laquelle la banque touchera une rémunération. Bernard Tapie assure que s’il avait été éclairé sur cette mise en Bourse, il y aurait procédé lui-même.

Vision “paranoïaque”

Jean-Pierre Martel, avocat du Consortium de réalisation (CDR), la structure publique chargée de gérer l’héritage du Crédit Lyonnais, a dénoncé mardi une “conception romanesque, paranoïaque et de circonstance” du dossier. “Pour ce qui est de l’affaire Adidas, la messe est dite”, a-t-il estimé, réclamant le rejet des demandes.

La cour d’appel de Paris rendra le 3 décembre prochain sa décision sur le conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision