Des perspectives suisses en 10 langues

Corruption: le gouvernement zurichois se fait taper sur les doigts

(Keystone-ATS) Le gouvernement zurichois est montré du doigt dans l’affaire de corruption à la caisse de pensions cantonale (BVK). Dans son rapport publié mardi, la commission d’enquête du Grand Conseil (CEP) lui reproche de ne pas avoir rempli son rôle de surveillance et d’avoir pris de mauvaises décisions.

Le Conseil d’Etat n’a pas assumé ses responsabilités d’organe dirigeant de la BVK, peut-on lire dans le document de 213 pages. La CEP, présidée par Markus Bischoff (Liste alternative), était chargée de faire la lumière sur le volet politique de l’affaire de corruption à la caisse de pensions.

Placements à risques

Elle reproche au gouvernement de ne pas avoir pris de mesures d’assainissement alors qu’une couverture insuffisante se dessinait en 2002 déjà. A la place, la stratégie consistait à miser sur des placements risqués dans l’espoir que la BVK retrouve une couverture complète par ses propres moyens.

Selon le rapport, l’exécutif cantonal a approuvé les stratégies de placement sans analyse approfondie. Il ne disposait pas des connaissances spécifiques nécessaires.

La CEP estime incompréhensible que la direction cantonale des finances n’ait pas mis en place une commission chargée de l’aider à diriger et à surveiller de manière compétente les activités de la BVK. L’actuelle grande argentière Ursula Gut (PLR) ainsi que ses prédécesseurs Erich Honegger (PLR), Christian Huber (UDC) et Hans Hollenstein (PDC) sont désigné nommément.

En 2008, le taux de couverture de la BVK était tombé à 81%. Depuis, il n’est plus remonté au dessus de 90%. Le canton a dû injecter 2 milliards dans les caisses de la BVK qui va devenir indépendante en 2014.

Le gouvernement zurichois pas d’accord

Le gouvernement zurichois n’est pas d’accord avec les conclusions du rapport de la commission d’enquête. Le document se concentre trop sur le rôle de l’exécutif et le désigne de façon erronée comme le principal responsable, alors que l’exécutif n’avait pas toutes les responsabilités que la CEP lui accorde, estime-t-il.

Le rapport de la CEP sera discuté au Grand Conseil le 28 novembre.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision