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Coupe du monde 2006: la justice allemande se saisit du dossier

(Keystone-ATS) Le parquet de Francfort se penche sur la procédure d’attribution de la Coupe du monde 2006 à l’Allemagne en 2000, avec un examen préliminaire qui visera à établir s’il existe un soupçon de corruption.

“Il pourrait s’agir de corruption, de fraude ou de malversation”, a déclaré la procureure générale Nadja Niesen. “Nous n’avons pas encore lancé d’enquête (formelle), nous le ferons si le soupçon se confirme “, a-t-elle ajouté.

Dans un premier temps, les magistrats “examineront les documents à leur disposition”, a précisé Mme Niesen, mais “nous en sommes au tout début”. Pour le gouvernement allemand, “la lumière doit être faite sur les accusations”, a déclaré Steffen Seibert, porte-parole d’Angela Merkel, au point de presse régulier du gouvernement lundi. “Mais ce n’est pas au gouvernement (de le faire), c’est à la FIFA et au DFB (la Fédération allemande), nous sommes confiants qu’ils vont accomplir cette tâche”, a-t-il ajouté.

L’Allemagne est secouée par des allégations d’achat de voix lors de la décision, prise en 2000, de lui attribuer le Mondial 2006. Le magazine Der Spiegel a révélé l’affaire le 16 octobre, affirmant que le comité de candidature allemand s’était constitué une caisse noire qui avait servi à acheter des voix. L’ancien patron d’Adidas Robert Louis-Dreyfus est au centre des allégations.

La DFB a nié ces accusations, tout en reconnaissant un versement de 6,7 millions d’euros à la FIFA, mais selon elle sans lien avec cette compétition. “Il n’y a pas eu de caisse noire et aucun achat de voix” pour obtenir le Mondial 2006, a réaffirmé vigoureusement le président de la DFB Wolfgang Niersbach lundi, lors de l’inauguration du musée du football allemand à Dortmund.

L’avocat de la DFB a menacé le Spiegel d’une demande d’indemnisation, estimant que l’hebdomadaire n’avait présenté “aucune preuve” de corruption. Christian Schertz, juriste spécialisé dans le domaine des médias, “va clairement conseiller le président et la DFB de demander un droit de réponse”.

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