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Crash de Germanwings:le copilote avait eu des tendances suicidaires

(Keystone-ATS) Les équipes de recherche ont pu pour la première fois lundi accéder par voie terrestre au site du crash de Germanwings. Les révélations se poursuivent par ailleurs sur la personnalité du copilote, qui avait jadis suivi des traitements pour des tendances suicidaires.

“Le copilote a été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a de nombreuses années, avant l’obtention de son permis de pilotage”, a indiqué lundi le procureur de Düsseldorf, Ralf Herrenbrück, dans une brève déclaration écrite.

Après cela et “jusqu’à récemment, d’autres consultations chez le médecin ont eu lieu, donnant lieu à des arrêts maladie mais sans que ne soient attestés de tendances suicidaires ou de l’agressivité à l’égard d’autrui”, a ajouté le procureur, sans préciser le motif de ces consultations et arrêts de travail.

Aucun signe annonciateur

Si le motif de ces arrêts de travail n’a pas été révélé, la justice a souligné que le copilote ne souffrait “pas d’une maladie organique”. Et rien, jusqu’ici, dans son environnement familial, amical ou professionnel n’a permis d’en apprendre plus sur d’éventuelles motivations.

Le Parquet a souligné qu’aucune lettre n’annonçant un éventuel projet de faire s’écraser un avion ou ne revendiquant le crash de mardi n’avait été retrouvée. Rien “dans son environnement familial, personnel ou sur son lieu de travail” n’a permis d’apporter des informations sur d’éventuelles motivations, a-t-il encore indiqué.

Une porte-parole de la Lufthansa, maison mère de Germanwings, a déclaré que les documents médicaux étaient protégés par le secret médical et que la compagnie aérienne n’avait donc jamais eu connaissance de leur contenu.

La législation allemande du travail prévoit en effet que l’employeur ne puisse avoir accès au dossier médical de ses employés et que les arrêts maladie ne donnent jamais d’information sur la santé du salarié.

C’est la première fois depuis cette catastrophe qui a bouleversé l’Europe que les enquêteurs allemands livrent des informations sur l’état de santé psychique du jeune homme, qui travaillait depuis 2013 comme copilote chez Germanwings, filiale de Lufthansa.

Jusqu’ici le Parquet de Düsseldorf avait indiqué qu’il avait caché une maladie et qu’il faisait l’objet d’un arrêt de travail le 24 mars, le jour du crash, mais sans donner le moindre détail sur sa pathologie. La justice allemande avait expliqué avoir retrouvé des certificats d’incapacité de travail déchirés à son domicile.

Piste bientôt prête

Pendant ce temps, les recherches se poursuivent sur le terrain, en particulier pour retrouver la boîte noire de l’appareil, qui reste “l’objectif majeur” des enquêteurs. Les flancs de montagne sur lesquels sont éparpillés les débris d’avion et les restes humains deviennent plus accessibles, ont constaté des journalistes sur place.

Les gendarmes ont pu accéder au site du crash par la piste déjà existante, moyennant trois quarts d’heure de marche. Selon un porte-parole de la gendarmerie, un chemin accessible aux véhicules tout-terrain devrait toutefois être achevé mardi ou mercredi en déboisant l’accès et en stabilisant la terre.

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