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Crash revendiqué par l’EI, de la “propagande” selon al-Sissi

(Keystone-ATS) Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a fustigé mardi dans un entretien sur la BBC la “propagande” du groupe Etat islamique. L’EI affirme depuis samedi être responsable du crash de l’avion russe dans le Sinaï. L’analyse des boîtes noires a commencé.

M. Sissi a aussi prévenu que l’enquête serait longue pour déterminer les causes du crash qui a coûté la vie à 224 personnes, surtout des touristes russes. “Cela prendra du temps pour clarifier cet incident, voyez le vol de la Pan American qui s’est écrasé en Europe (à Lockerbie en 1988), cela a pris des années avant de trouver la vérité. Nous ne pouvons pas simplement tirer des conclusions hâtives”, a déclaré M. al-Sissi selon la traduction de la BBC.

La branche égyptienne de l’EI a assuré samedi avoir “fait tomber” l’appareil en représailles aux bombardements russes en Syrie.

“Il y a cette propagande selon laquelle (l’avion) s’est écrasé à cause de Daech (acronyme en arabe de l’EI, ndlr), c’est une manière de nuire à la stabilité et la sécurité de l’Egypte ainsi qu’à son image”, a poursuivi le président égyptien dans cet entretien.

“L’avion était à 35’000 pieds (10’668 m), croyez-moi, la situation dans le Sinaï, en particulier dans cette zone limitée, est totalement sous notre contrôle”, a-t-il ajouté. L’Airbus de Metrojet s’est totalement disloqué en vol comme en atteste la dispersion des débris et des corps sur plus de 100 km2, selon certains enquêteurs.

Toujours deux hypothèses

D’après des experts interrogés par l’AFP, l’appareil a dû subir un choc extrêmement soudain, quel qu’il soit, au point que le pilote en a instantanément perdu le contrôle.

Tout le monde exclut que l’appareil ait pu être atteint à 10’000 m d’altitude par un missile tiré de l’épaule, du type de ceux dont dispose l’EI dans le Sinaï. Restent deux hypothèses: un problème technique qui provoque une explosion et une dislocation immédiate de l’appareil ne laissant pas le temps au pilote de communiquer, mais ce cas est rarissime, ou alors une bombe apportée dans l’avion par un occupant ou placée à bord par un membre du personnel au sol.

Expertise des boîtes noires

L’analyse des boîtes noires a débuté mardi en Egypte. L’exploitation des enregistreurs de vol – l’un enregistrant les conversations à bord, l’autre les paramètres de vol – “a commencé” à la mi-journée, a assuré un haut responsable du ministère égyptien de l’aviation civile, sous couvert de l’anonymat.

Outre des experts russes, une dizaine d’enquêteurs français sont à l’oeuvre, représentant Airbus mais aussi le Bureau enquête accidents (BEA), aux côtés d’homologues allemands du Bundesstelle für Flugunfalluntersuchung (BFU), comme le prévoit la procédure internationale pour ces deux pays piliers du consortium européen Airbus.

De son côté, la commission gouvernementale supervisant le versant russe de l’enquête devait se réunir à Moscou pour faire le point.

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