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Crise de la dette: l’Espagne fait chuter les bourses européennes

(Keystone-ATS) Les Bourses européennes ont à nouveau décroché lundi, les investisseurs s’inquiétant de la situation financière de l’Espagne et de la Grèce. La chute a été si forte que Milan et Madrid, particulièrement touchées, ont interdit dans l’après-midi les ventes à découvert de certains titres.

Milan a limité cette mesure aux valeurs financières (banques, assurances), mais Madrid l’a étendue à toutes les actions. Cette mesure a permis de calmer quelque peu la situation. A la clôture, la Bourse madrilène limitait son recul à -1,1%, alors qu’elle avait chuté de plus de 5% en cours de séance. Idem à Milan, où après une chute de 5%, la Bourse cédait 2,76%.

Pendant ce temps, Athènes dégringolait de 7,1%, alors que Paris chutait de 2,89%, Francfort de 3,18% et Londres de 2,09%. La Bourse suisse cédait elle 1,66% à la clôture. Wall Street, plombée par le vent de panique européen, a fini en baisse de 0,79%. Les Bourses européennes ont entraîné l’euro dans leur chute, dont le cours est descendu jusqu’à 1,2067 dollars en matinée, son plus faible niveau depuis juin 2010.

La situation de l’Espagne est au coeur des préoccupations des investisseurs qui craignent que la quatrième économie de la zone euro soit dans l’obligation de demander une aide financière globale et non plus seulement pour ses banques, même si le ministre espagnol de l’Economie, Luis de Guindos, a de nouveau écarté lundi un plan de sauvetage pour le pays.

Aggravation annoncée

La Communauté de Murcie est en effet devenue dimanche la deuxième région d’Espagne à demander une aide financière au gouvernement central, après celle de Valence vendredi. De surcroît, la Banque d’Espagne a annoncé lundi une aggravation du recul du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre (-0,4%), après -0,3% au premier trimestre, éloignant la perspective d’une sortie du pays de la récession.

Ces tensions ont provoqué une nouvelle flambée des taux obligataires espagnols, le rendement de l’emprunt d’Etat à 10 ans ayant atteint un plus haut jamais atteint depuis la création de la zone euro à 7,59%. Ces taux sont jugés insoutenables sur la durée pour l’Espagne.

Les marchés s’interrogent aussi sur le soutien des Européens à la Grèce, à la suite notamment d’informations publiées dimanche dans la presse allemande. Le porte-parole du gouvernement allemand ne s’est guère montré rassurant lundi, évoquant le scepticisme de Berlin quant aux chances de voir la Grèce sortir enfin de l’ornière où elle ne cesse de s’enfoncer depuis près de trois ans.

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