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Croissance au ralenti pour la branche des medtech en 2014

(Keystone-ATS) Le secteur des technologies médicales (medtech) a enregistré une croissance au ralenti en 2014. Les entreprises de la branche aux Etats-Unis et en Europe ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de seulement 2% à 341,8 milliards de dollars.

La croissance a été essentiellement portée par des entreprises se concentrant uniquement sur les technologies médicales, qui ont pu enregistrer une hausse de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 5%, selon un rapport de la société d’audit et de conseil EY publié lundi.

Pour les groupes diversifiés, le chiffre d’affaires relatif aux technologies médicales a connu en revanche un léger recul dans l’ensemble. Une tendance qui s’explique principalement par le fait que de grands conglomérats tels que Johnson & Johnson ou Siemens se sont séparés de leurs participations liées aux technologies médicales.

Motifs d’inquiétude

“Les médiocres résultats de croissance à un chiffre enregistrés dans la branche suscitent l’inquiétude. Les innovations apportant une véritable percée sont rares”, commente Jürg Zürcher, responsable des sciences de la vie d’EY Suisse, cité dans le communiqué.

“Comme la croissance organique est difficile à obtenir, un grand nombre d’entreprises medtech tentent d’intégrer à leur portefeuille, par le biais de reprises, des produits déjà couronnés de succès. C’est pourquoi le marché des fusions et acquisitions reste à un niveau très élevé”, note l’expert.

Les groupes américains (+3%) ont enregistré une croissance plus élevée que leurs pendants européens (+1%). Globalement, 678’500 personnes travaillaient dans le secteur des medtech à fin 2014, ce qui représente une hausse de 2% sur un an.

R&D en hausse

Les dépenses de recherche et de développement ont pour leur part continué leur progression, de 6% à 14,3 milliards de dollars (13,7 milliards de francs). Les moyens n’ont ainsi eu de cesse d’augmenter chaque année depuis 2009, notent les auteurs de l’étude.

Il n’est toutefois pas possible de dire à ce jour si la hausse des dépenses annonce réellement une croissance des innovations ou si ces dernières sont tout simplement plus chères, estime EY dans son rapport.

Le volume des nouveaux financements a quasiment doublé pour la période de douze mois qui s’est achevée en juin 2015 à près de 50 milliards de dollars. Cette évolution a notamment été soutenue par les intérêts historiquement bas. Les entreprises matures en ont profité pour se financer au moyen de capitaux étrangers.

Difficultés pour les start-up

Les entrées en Bourse réalisées entre juillet 2014 et juin 2015 ont atteint la somme record de 2,3 milliards de dollars, soit une hausse de 57% sur un an. “La branche des medtech profite nettement de l’envolée du secteur biotechnologique et de son solide essor boursier”, relève Jürg Zürcher.

Les moyens dont bénéficient les start-up continuent en revanche de stagner depuis des années sous la barre des 5 milliards de dollars, en repli de 2,5% à 4,7 milliards. Cette tendance complique l’accès aux capitaux pour les start-up en phase de démarrage.

La branche des medtech a récolté seulement 5,9% de la part du gâteau en matière de capital-risque, alors que le secteur engrangeait encore une part de 12,7% en 2008/2009. Les investisseurs se tournent davantage vers la biotechnologie, note EY.

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