Cuba prévoit une croissance divisée par deux en 2016

(Keystone-ATS) Cuba prévoit pour l’an prochain une croissance de 2% après celle de 4% attendue cette année, a déclaré mardi le ministre de l’Economie, Marino Murillo. Ces prévisions tombent alors que le lider maximo Raul Castro doit s’exprimer devant l’Assemblée nationale cubaine.

Le ministre a fait état de ces prévisions lors de la session de fin d’année de l’Assemblée nationale, des débats auxquels les journalistes étrangers n’ont pas accès. Ses propos ont été rapportés par des médias officiels.

“Croître dans le contexte de la crise mondiale actuelle est une bonne chose, et 2% en 2016 est également une bonne chose”, a-t-il dit, selon des déclarations citées par l’agence de presse Prensa Latina.

Les articles et dépêches des médias officiels ne font mention ni de la grave crise économique en cours au Venezuela, allié stratégique de La Havane, ni de l’impact de la chute des cours des matières premières. Cuba reçoit plus de 100’000 barils de pétrole par jour dans le cadre d’un accord avec le Venezuela, où il envoie entre autres des médecins.

Cours du nickel en baisse

L’économie vénézuélienne affiche des performances économiques parmi les pires au monde, la baisse de ses exportations pétrolières ayant atteint jusqu’à 70% ces 18 derniers mois. “Les échanges de Cuba avec le Venezuela représentent 15% du produit intérieur brut (PIB), la moitié de ce que représentait l’URSS”, a expliqué l’économiste Pavel Vidal, qui enseigne à l’université colombienne Javeriana Cali.

Cuba a continué de recevoir du pétrole cette année mais sans doute pas la totalité des devises qui lui étaient dues dans le cadre de l’accord avec Caracas, a-t-il ajouté. Les entrées de devises de Cuba souffrent en outre de la baisse des cours du nickel, l’une des principales exportations de l’île.

Par ailleurs, des diplomates et des hommes d’affaires étrangers à Cuba ont rapporté que certaines entreprises publiques réduisaient leurs importations et demandaient un allongement des délais de paiement à leurs fournisseurs.

Dissident en piètre état

Diplomatiquement, les Etats-Unis ont demandé mardi aux autorités cubaines de libérer le dissident emprisonné Vladimir Morera Bacallao, en invoquant la détérioration de son état de santé depuis qu’il a entamé une grève de la faim en octobre dernier pour protester contre son incarcération à caractère politique.

Washington est “vivement préoccupé” par la dégradation de la santé de Morera Bacallao et “appelle instamment” La Havane à le libérer, a déclaré le porte-parole du département d’Etat Mark Toner.

Vladimir Morera Bacallao est l’un des 53 prisonniers dont Washington avait dressé la liste et qui avaient été libérés peu après l’annonce en décembre 2014 de l’intention de Washington et de La Havane de normaliser leurs relations. Mais il a été arrêté de nouveau en avril pour avoir accroché devant son domicile une affiche en signe de protestation contre les élections municipales, selon le porte-parole.

“Il est actuellement à l’hôpital, et dit-on dans un état très grave”, a encore indiqué Mark Toner.