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Début d’un hommage aux victimes des attentats à Bruxelles

(Keystone-ATS) Quelque 7000 personnes ont commencé à rendre hommage dimanche dans les rues de Bruxelles aux 32 morts des attentats du 22 mars. Cette “marche contre la terreur et la haine” a été organisée par un collectif d’organisations citoyennes.

“Daech casse-toi, Bruxelles n’est pas à toi!”, s’époumonnait une poignée de gamins à la tête du cortège molenbeekois, fustigeant l’organisation Etat islamique (EI).

“Quand des concitoyens, civils, sans aucune défense, sont abattus lâchement, c’est tous les citoyens qui doivent se lever pour exprimer leur dégoût et leur solidarité”, a déclaré à l’AFP Hassan Bousetta, un élu socialiste de Liège à la tête d’une des associations organisatrices.

“Ce n’est pas une manifestation avec un message politique militant, c’est d’abord un recueillement, un message de compassion envers les victimes et un moment de communion citoyenne”, a-t-il ajouté.

Deux cortèges

Le cortège principal s’est lancé peu après 14h00 de la Gare du Nord. Il devait rejoindre l’autre parti de la commune de Molenbeek, avant de prendre la direction du centre-ville de la capitale. La foule semblait néanmoins bien moins nombreuse en début d’après-midi que les 15’000 participants escomptés par les organisateurs.

En tête du cortège, une banderole proclamait #tousensemble contre la haine et la terreur, en français et néerlandais. Puis suivait un camion de pompiers, girophares allumés, pour symboliser le rôle important des secouristes, selon le porte-parole des pompiers, Pierre Meys. Les premiers rangs du cortège étaient réservés aux familles des victimes, suivies par les représentants des différentes communautés religieuses.

Une douzaine de membres d’une association de dialogue interreligieux portaient une grande banderole sur laquelle était écrit “Together in peace” avec des dessins de colombes.

Le rassemblement devait se conclure en fin d’après-midi Place Fontainas par des prises de parole de proches de victimes, de secouristes et d’employés de l’aéroport de Bruxelles, frappé par un double attentat suicide.

Cette marche, issue d’une initiative citoyenne relayée par plus d’une centaine d’associations, via notamment les réseaux sociaux, devait initialement se tenir le 27 mars, cinq jours après les attentats. Mais elle avait été annulée, les autorités craignant alors pour la sécurité des participants.

Polémique

La marche survient dans un climat de polémique au lendemain de déclarations controversées du ministre de l’Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon. Il a affirmé que la politique d’intégration des étrangers en Belgique avait échoué, y voyant pour preuve le fait qu'”une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats”.

Par ailleurs, un nouveau ministre belge des transports et de la mobilité a été désigné dimanche. François Bellot remplacera la libérale francophone Jacqueline Galant, accusée de négligence en matière de sécurité dans les aéroports de Belgique et forcée de démissionner.

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