Début de la démolition d’immeubles “à risque” à Nairobi
(Keystone-ATS) Les autorités kényanes ont débuté vendredi la démolition de 78 immeubles “à risque” à Nairobi, a constaté un journaliste de l’AFP. Ces démolitions surviennent une semaine après l’effondrement d’un bâtiment qui a causé la mort d’au moins 42 personnes.
Ces bâtiments “présentent des risques, leurs résidents ne peuvent pas rester là. Nous ne voulons pas d’un autre effondrement”, a déclaré le responsable de l’urbanisme du comté de Nairobi Christopher Khaemba. Il s’adressait à la presse dans le quartier pauvre d’Huruma, dans le nord-est de la capitale.
C’est dans ce quartier qu’un immeuble de six étages s’est affaissé le 29 avril en raison de pluies torrentielles et de la mauvaise qualité de la construction. Le bilan de cette tragédie s’élève désormais à 42 morts, selon le chef de l’unité nationale de gestion des catastrophes naturelles Pius Masai.
Mais il pourrait encore s’alourdir, car près de 70 personnes sont toujours portées disparues. Jeudi, quatre survivants avaient été sortis des décombres, sous les applaudissements de la foule, mais l’un d’eux, une femme, a succombé à ses blessures peu après son hospitalisation.
Habitants désemparés
Livré il y a deux ans, l’immeuble avait été frappé d’un arrêté de démolition. Mais cette décision n’avait été ni respectée par les propriétaires, ni mise en application par les autorités. Vivement critiquées pour leur incapacité à prévenir cette catastrophe, les autorités ont réagi en ordonnant la destruction d’une série d’immeubles considérés “à risque”.
La décision a pris de court leurs habitants désemparés. “Ils auraient pu donner aux familles un préavis d’un mois avant la démolition”, pestait ainsi Grace, une habitante. “Les gens ne savent pas où emmener leurs familles”.
Boom immobilier
Deux frères, propriétaires de l’immeuble effondré la semaine dernière, ont été arrêtés puis remis en liberté sous caution. Les enquêteurs tentent de rassembler des preuves en vue de poursuites.
Plusieurs bâtiments se sont effondrés ces dernières années à Nairobi et dans d’autres villes du Kenya, pays en pleine euphorie immobilière. La qualité des matériaux et les constructions tous azimuts sont régulièrement mises en cause, ainsi que la capacité de promoteurs peu scrupuleux à contourner la réglementation moyennant des pots-de-vin.