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Décès de Michel Carron, le dénonciateur de l’affaire Dorsaz

(Keystone-ATS) Michel Carron, le dénonciateur de l’affaire Dorsaz en Valais à la fin des années 80, est décédé vendredi à l’âge de 64 ans, a annoncé sa famille. Il a succombé à un cancer du poumon.

Pourfendeur du “pouvoir du PDC”, Michel Carron s’est présenté à quatre reprises en indépendant lors de l’élection au Conseil d’Etat valaisan. Il a aussi brigué un poste au Conseil des Etats.

Il a opté pour la politique après avoir dénoncé l’affaire Dorsaz, du nom du financier valaisan condamné en 2000 et décédé en 2004. Michel Carron était convaincu que le peuple prêterait une oreille à ses dénonciations répétées.

Il dénonce les affaires

Ses nombreuses candidatures politiques indépendantes entre 1997 et 2009 se voulaient “une riposte face au processus de corruption en Valais”. En 2001, il déplorait que les “affaires continuent à tenir la vedette dans le canton”, citant en particulier les cas de Loèche-les-Bains, de Téléverbier et des Forces motrices valaisannes, où le contribuable a dû passer à la caisse.

La même année, il menace de porter plainte contre la Banque cantonale du Valais (BCVs) et le canton. L’établissement bancaire refuse de le dédommager pour les pertes qu’il a subies dans l’affaire Dorsaz.

Sous surveillance

En 2002, Michel Carron lance un journal baptisé “Valaistribune.net”. “Sa mission est d’expliquer une autre réalité sur le canton, ses acteurs, ses jeux d’influence, comment se construit le pouvoir et qui décide”, expliquait-il alors.

La même année, le président du Grand Conseil valaisan demande une mise en surveillance de Michel Carron. Il craint que l’homme ne s’en prenne physiquement aux députés valaisans, à l’image des tragédies de Zoug et de Nanterre.

La police décide de ne pas donner suite à cette requête, la jugeant sans raison. Quant à Michel Carron, il déclarait: “La seule issue face aux abus de pouvoir et aux dénis de justice réside dans l’action politique”, tout en rappelant qu’il avait toujours condamné la violence.

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