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Décès du grand photoreporter français Marc Riboud, ancien de Magnum

Récipiendaire de plusieurs prix et auteur d'une quinzaine d'ouvrages, Marc Riboud a été très souvent exposé dans des galeries et des musées, en France, à Londres et New York (archives). KEYSTONE/DPA / EPA FILES/MARTIN SCHUTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le grand photographe de presse Marc Riboud est décédé mardi à 93 ans des suites d’une longue maladie. Le Français est l’auteur de clichés restés dans l’histoire comme “la fille à la fleur” devant des soldats américains lors d’une marche contre la guerre au Vietnam.

Maître du noir et blanc, grand reporter d’une actualité qu’il traitait avec sensibilité, Marc Riboud expliquait qu’il photographiait “comme un musicien chantonne”. Né le 24 juin 1923 près de Lyon (sud-est) dans une famille bourgeoise, Marc Riboud est le cinquième d’une fratrie de sept enfants parmi lesquels Antoine Riboud, fondateur du géant agroalimentaire français Danone décédé en 2002.

Le jeune Marc démarre la photo à l’âge de 14 ans avec un Vest Pocket Kodak que lui offre son père. En 1944, il prend le maquis dans le Vercors, importante base de la Résistance française. Après-guerre, il suit des études d’ingénieur puis travaille en usine avant de se consacrer entièrement à la photographie.

En 1953, il intègre à Paris la prestigieuse agence Magnum, à l’invitation de ses fondateurs Henri Cartier-Bresson et Robert Capa, alors que paraît dans Life sa célèbre photo du “Peintre de la Tour Eiffel”, un ouvrier en équilibre sur la célèbre structure métallique parisienne.

Passion pour l’Asie

Riboud s’embarque rapidement pour un voyage planétaire. Il ira en Inde, en Chine communiste – qu’il est en 1957 l’un des premiers Européens à parcourir. Il se rend ensuite au Japon, où il trouve le sujet de son premier livre, “Women of Japan”.

En 1960, après trois mois en URSS, il couvre les indépendances en Algérie et en Afrique subsaharienne. Entre 1968 et 1969, il effectue des reportages au Sud ainsi qu’au Nord Vietnam, où il est l’un des rares photographes à pouvoir entrer. Dans les années 1980-1990, il retourne régulièrement en Asie, particulièrement en Chine dont il photographiera les mutations pendant 40 ans.

Président de Magnum de 1974 à 1976, il quitte l’agence en 1979 parce qu’il “n’aime pas la compétition pour la gloire” qui s’y développe, confie-t-il.

Les photographies de Marc Riboud ont été publiées dans de nombreux magazines comme Life, Geo, National Geographic, Paris-Match ou Stern. Récipiendaire de plusieurs prix et auteur d’une quinzaine d’ouvrages, il a été très souvent exposé dans des galeries et des musées, en France, à Londres et New York.

Le décès a été annoncé mercredi à l’AFP par sa famille.

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