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Décès à Londres du baryton russe Dmitri Hvorostovsky

Le baryton Dmitri Hvorostovsky (à gauche, avec la soprano Anna Netrebko) lors d'un concert à Carnegie Hall à New York en 2007 (archives). KEYSTONE/AP CARNEGIE HALL/CHRIS LEE sda-ats

(Keystone-ATS) Le baryton russe Dmitri Hvorostovsky, interprète de certains des rôles les plus prestigieux du répertoire, s’est éteint mercredi à 55 ans près de Londres. Atteint d’une tumeur au cerveau, il avait abandonné la scène l’an dernier.

“C’est un jour très triste pour le Staatsoper de Vienne. Nous avons perdu en Dmitri Hvorostovsky un chanteur exceptionnel et un vrai ami”, a déclaré l’opéra dans un communiqué, soulignant que le baryton était mort “entouré de ses proches”.

Après deux et ans et demi de lutte contre un cancer du cerveau, il est mort paisiblement ce matin du 22 novembre, entouré de sa famille, dans sa maison près de Londres”, a précisé son entourage sur sa page Facebook.

Prix prestigieux

Dmitri Hvorostovsky avait annoncé en juin 2015 l’annulation de tous ses concerts d’été après le diagnostic d’une tumeur cérébrale. Il était remonté sur scène en mai pour une apparition surprise sur la scène de Lincoln Center, à l’occasion d’une soirée de gala pour les 50 ans Metropolitan Opera de New York. Il avait été longuement ovationné.

Né en 1962 en Sibérie, le baryton avait fait ses débuts à l’opéra de Krasnoïarsk avant de s’imposer parmi les plus grands en remportant le prestigieux prix BBC Cardiff Singer of the World.

Il est par la suite devenu un habitué des plus grandes scènes du monde, du Met à la Scala de Milan en passant par le Royal Opera de Londres, les festivals de Salzbourg et de Verbier ou encore le Grand Théâtre de Genève et le Staatsoper de Vienne, où il a notamment tenu les rôles de Iago, d’Eugène Onéguine et de Rigoletto.

Une “voix de bronze et de lumière”

Sur son blog, le critique français Jean-Pierre Rousseau, ancien directeur des programmes musicaux de la Radio Suisse Romande (RSR) et de France-Musique, a salué la “voix de bronze et de lumière” du baryton, “qui illuminait toutes ses prestations”.

“Dès qu’on avait entendu ce timbre unique, plus clair que nombre de ses confrères russes, on ne pouvait qu’être séduit par ce chanteur qui avait tout pour lui”, ajoute-t-il.

“Nous nous souviendrons de lui comme d’un artiste d’exception, qui s’est toujours donné à 100%”, a indiqué le directeur du Staatsoper, Dominique Meyer. “Tout le Royal Opera est attristé d’apprendre la mort de notre ami et collègue Dmitri Hvorostovsky”, a tweeté de son côté l’institution londonienne.

Le baryton à la chevelure cendrée était marié et avait quatre enfants.

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