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Des “patrouilleurs du respect” dans les rues de Genève

(Keystone-ATS) Une trentaine de personnes issues du milieu des arts martiaux ont décidé de patrouiller dans les rues de Genève les week-ends pour les rendre plus sûres. Leur méthode: dialoguer pour désamorcer les conflits. Ils n’entendent toutefois pas se substituer à la police.

“Nous ne sommes pas une milice. Nous ne faisons pas le travail de la police, nous n’avons pas la compétence légale pour le faire”, a indiqué à l’ats l’initiateur du projet Marco Garcia Gonneau, confirmant une information publiée mardi dans Le Matin et la Tribune de Genève. Agé de 40 ans, il dirige l’école d’arts martiaux Black Belt Spirit Academy, au Grand-Saconnex.

La “Black Belt Patrol” a fait une première sortie dans la nuit de vendredi à samedi, sans souci. La prochaine est agendée à jeudi, pour la St-Sylvestre, selon M. Garcia Gonneau. Les “patrouilleurs du respect”, comme ils se désignent, ne sont pas armés et n’entendent pas intervenir physiquement.

Trop d’agressions

Les équipes de cinq personnes, toutes bénévoles, comptent trois ceintures noires. “Une formation de sept ans leur permet d’acquérir des compétences psychologiques, techniques et de médiateur”, explique le spécialiste de la méthode de combat israélienne krav maga. Et de comparer leur action à celle des patrouilleuses scolaires, qui apportent de la sécurité par leur présence.

En tant qu’instructeur d’arts martiaux, Marco Garcia Gonneau se dit bien placé pour constater que la violence est réelle à Genève. “Un quart des nouveaux élèves du dojo, soit 15 à 20 par an, sont des personnes qui ont été victimes d’une agression et qui ont décidé d’apprendre à se défendre”, indique-t-il.

“Rien d’illégal”

De son côté, la police genevoise “désapprouve toute démarche spontanée qui sort du cadre légal”, fait savoir son porte-parole, Jean-Claude Cantiello. En clair, les citoyens sont invités à dénoncer les agressions, incivilités et déprédations, mais ils doivent ensuite laisser faire la police et la justice.

“On suit ça de très près. Jusqu’à preuve du contraire, ces individus ne se font pas justice eux-mêmes. Pour l’heure, il n’y a rien d’illégal, pas d’appel à la haine”, précise-t-il.

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