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Des chercheurs décryptent les secrets de l’ADN de la rose

D'une dizaine à l'origine, les variétés de roses sont aujourd'hui passées à plus de 35'000 (archives). KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) “Puisqu’une telle fleur ne dure que du matin jusqu’au soir…” Des chercheurs annoncent avoir décrypté le génome de la rose, un grand pas vers la production d’un “blockbuster” alliant résistance, beauté et doux parfum, au risque de faire mentir Ronsard.

“Nous avons abouti, après huit ans de travail, à un séquençage de très bonne qualité”, explique à l’AFP Mohammed Bendahmane du laboratoire de reproduction et de développement des plantes à Lyon (F), coauteur de l’étude. “C’est exceptionnel, pour un génome complexe, comme celui de la rose”, ajoute le chercheur.

Accéder à la séquence du génome est un élément déterminant et nécessaire pour comprendre quels sont les gènes qui contrôlent les caractères importants d’une plante.

S’ouvre alors la perspective de pouvoir cultiver des rosiers d’une manière plus économe en eau, en pesticides. Ces travaux pourraient également permettre “d’apporter à la rose de nouvelles associations de formes/couleur/parfum”, explique Mohammed Bendahmane.

Les professionnelles de la rose “cherchent en permanence des blockbusters combinant des caractéristiques de couleur et de parfum avec des traits de résistances aux pathogènes”.

Intérêts économiques

Les roses sont parmi les plantes ornementales les plus cultivées dans le monde et représentent un intérêt économique majeur, rappellent les auteurs de l’étude publiée dans Nature Genetics, pour qui ce décryptage devrait “permettre d’accélérer considérablement le processus d’amélioration des différentes variétés de roses”.

Allégorie de l’amour, de la pureté, de la passion, depuis l’Antiquité, la rose est appréciée pour son parfum et sa beauté. D’une dizaine à l’origine, les variétés de roses sont aujourd’hui passées à plus de 35’000.

“La diversité des variétés actuelles de rosiers a été obtenue à partir d’un petit nombre de croisements entre moins d’une dizaine d’espèces sauvages”, précise le chercheur.

Mohammed Bendahmane et son équipe ont pris comme base de travail le rosier “Old Blush” ou Rosa chinensis (36’377 gènes) aboutissant à “l’un des génomes végétaux les plus complets à ce jour”.

Prochaine étape pour les experts en biologie génétique moléculaire: travailler en partenariat avec des acteurs privés et utiliser ces informations pour faire des croisements et améliorer la sélection. “Je suis en train de leur écrire pour les informer”, s’enthousiasme le chercheur.

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