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Des chiens dressés à renifler le paludisme

Des chiens sont déjà utilisés par les douaniers pour détecter des fruits, des légumes ou des drogues dans les aéroports (archives). KEYSTONE/AP DDP/THOMAS LOHNES sda-ats

(Keystone-ATS) On savait que les chiens pouvaient sentir chez les humains les signes de certains cancers notamment. Des chercheurs pensent avoir aussi réussi à en dresser pour renifler le paludisme chez les enfants qui n’ont pas encore de symptômes, grâce aux chaussettes.

Des chercheurs du Royaume-Uni et des experts de l’ONG Medical Detection Dogs en Gambie ont mené l’expérience, qui a consisté à entraîner des chiens pendant des mois à s’immobiliser lorsqu’ils ont reniflé une chaussette contaminée. Leurs résultats ont été présentés lundi à la conférence annuelle de la société américaine de médecine tropicale à La Nouvelle-Orléans.

Les chaussettes provenaient d’enfants de Gambie, dont une partie d’entre eux avaient été testés positifs pour le parasite du paludisme mais n’avaient pas de fièvre.

Mis au banc d’essai après leur dressage, les chiens ont correctement détecté 70% des chaussettes d’enfants infectés par le parasite du paludisme, qui génère une odeur distincte sur la peau humaine, et que le super odorat canin parvient apparemment à sentir, même si ce ne sont que des traces sur une chaussette.

Test rapide

Le but de cette technique est d’avoir un test de détection rapide, peu cher et non invasif pour détecter le paludisme, qui est transmis par des moustiques infectés. Le nombre annuel de morts est estimé à 445’000 dans le monde. Et le nombre de cas a augmenté ces dernières années, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Les chercheurs pensent que leur technique peut encore s’améliorer, au fur et à mesure que les chiens seront entraînés sur un plus grand nombre de chaussettes. Pour l’expérience, les chaussettes avaient été congelées au Royaume-Uni le temps du dressage, ce qui pourrait avoir limité l’efficacité.

Selon Steven Lindsay, entomologiste à l’université britannique de Durham et auteur principal de l’étude, la technique pourrait un jour être utilisée “aux points d’entrées dans les pays, de la même façon que les chiens sont dressés pour détecter des fruits, des légumes ou des drogues dans les aéroports”.

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