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Des drones pour l’épandage

L'usage de drones pour l'épandage de produits phyto-sanitaires sur différentes cultures pourrait devenir une réalité du quotidien des agriculteurs grâce à la start-up valaisanne Fly & Film qui développe depuis plusieurs mois ce type d'utilisation. Fly & Film SA sda-ats

(Keystone-ATS) L’épandage de produits phytosanitaires avec des drones sera bientôt une réalité. Une start-up de Sierre (VS) touche au but. Et en parallèle, elle propose des cours de pilotage de drones.

“N’importe qui peut acheter un drone”, explique Frédéric Hemmeler, patron de la société Fly & Film. Il faut aussi apprendre à le piloter et connaître les règles d’utilisation, précise-t-il, revenant sur une information du Nouvelliste parue mercredi.

L’école de pilotage vise plusieurs objectifs. Les deux entrepreneurs, Frédéric Hemmeler, pilote d’hélicoptères, et Gaël Gross, ingénieur, veulent améliorer l’image du drone dans le public. Une récente étude de l’université de Neuchâtel a montré que le drone civil n’a pas trop la cote auprès du public.

Règles méconnues

La méconnaissance des règles d’utilisation explique ce désamour. L’Office fédéral de l’aviation civile (Ofac) n’a pas établi de règlement particulier pour les drones. Aucune autorisation n’est nécessaire pour faire voler ces engins tant que leur poids est inférieur à 30 kilogrammes.

Mais plusieurs règles doivent être respectées, précise M. Hemmeler. Le pilote doit toujours avoir son engin en visuel. Il est interdit de les faire voler à proximité de rassemblements de personnes ou d’aérodromes. Et la protection de la sphère privée est un autre critère à considérer pour les drones équipés de caméras.

La start-up veut familiariser les acheteurs de drones à ces prescriptions, pour leur éviter les pièges légaux. La formation sera ponctuée par une attestation. Elle pourrait être reconnue ou validée si un jour un brevet devenait nécessaire pour piloter un drone, espère M. Hemmeler.

Au service de l’agriculture

La formation doit aussi servir à repérer les bons pilotes. Car l’entreprise doit se développer. Elle a choisi le domaine agricole. “Il faut être innovant”, dit M. Hemmeler. Or, la photographie aérienne ne l’est pas réellement.

L’épandage de produits phytosanitaires est en revanche un secteur en devenir. Et la start-up joue le rôle de pionnier. Le drone n’a pas pour vocation de remplacer l’hélicoptère, mais de le compléter. Plus petit, l’engin est plus maniable et plus précis.

Depuis plusieurs mois, la société multiplie les tests avec des cultures et des produits différents. Les possibilités intéressent le monde agricole. Mais les méthodes de travail doivent être adaptées. Au niveau de la précision, l’utilisation d’un drone s’apparente davantage à une application au sol.

L’engin est aussi adapté pour une utilisation en milieu urbain. Des services des parcs et jardins pourraient en utiliser pour traiter des arbres. Ou alors pour éliminer la mousse sur les toitures. Le drone est peu bruyant et écolo grâce à ses moteurs électriques.

Actuellement, l’entreprise discute avec l’Ofac pour simplifier les processus d’utilisation. En parallèle, elle doit aussi obtenir le feu vert de l’Office fédéral de l’environnement pour l’usage des produits phytosanitaires. Frédéric Hemmeler espère être opérationnel d’ici au début de l’année prochaine.

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