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Des milliers de manifestants contre le train de déchets nucléaires

(Keystone-ATS) Paris – Des manifestants ont à nouveau tenté samedi de s’opposer au passage du convoi ferroviaire de déchets radioactifs en provenance de France après son arrivée en Allemagne. Le convoi est attendu de pied ferme par plusieurs dizaines de milliers de manifestants à Dannenberg, sa destination.
Cette mobilisation sans précédent depuis plusieurs années outre-Rhin a amené la chancelière Angela Merkel à lancer un appel au calme. Les organisateurs parlent de 50’000 manifestants à Dannenberg tandis que la police en a dénombré 10’000.
La prolongation de la durée de vie des 17 centrales nucléaires allemandes décidée récemment par le gouvernement a donné une tournure politique à l’événement. “Nous sommes ici pour dire que nous n’accepterons pas la politique nucléaire du gouvernement”, a déclaré un manifestant juché sur l’un des 600 tracteurs qui ont pris par au défilé de Dannenberg.
Le train, qui a quitté vendredi le terminal ferroviaire du groupe nucléaire français Areva à Valognes, dans la Manche, est attendu dimanche à Gorleben, près de Dannenberg. Son parcours est semé d’opposants, qui l’ont fait changé d’itinéraires dans la nuit de vendredi à samedi.
En France, le train a été bloqué peu après son départ par des militants antinucléaires qui se sont enchaînés à la voie, près de Caen, dans le Calvados. Il a ensuite été dévié sur un axe Amiens-Reims-Metz, selon l’organisation Sortir du nucléaire.
Il a passé la frontière
Plusieurs centaines de manifestants s’étaient réunis à Berg, juste après la frontière allemande, près du point de passage pressenti initialement, pour bloquer les rails. Le train a toutefois franchi la frontière un peu plus au sud, au pont de Kehl, pour éviter les manifestants.
Vingt mille membres des forces de l’ordre ont été mobilisés pour assurer la sécurité du convoi.
Selon Sortir du nucléaire, la radioactivité de la cargaison “représente deux fois celle dégagée par la catastrophe de Tchernobyl”. Henri-Jacques Neau, directeur délégué de la branche transport d’Areva, a réfuté ces affirmations.

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