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Des radars pour éviter des accidents entre automobilistes et cerfs

Gottlieb Daendliker, inspecteur cantonal de la faune, montre un dispositif pour éviter des collisions lors de la période du brame du cerf et les mesures prise pour éviter des collisions avec des voiture. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) A cette époque de l’année, la route rectiligne de Sauverny, à Versoix (GE), peut s’avérer dangereuse. Les cerfs en rut sont nombreux dans les bois adjacents. Pour limiter les risques d’accidents, des radars autorégulateurs ont été posés par le canton de Genève.

L’an dernier, il y a eu quatre collisions en deux mois à cet endroit, a expliqué l’inspecteur cantonal de la faune Gottlieb Dändliker. “Obélix”, un cerf pesant près de 200 kilos, a été percuté par une voiture. Deux autres mâles et une biche ont subi le même sort. Les conducteurs, eux, s’en sont sortis miraculeusement indemnes.

Pour éviter une nouvelle “série noire” ou un accident fatal, le canton a placé des radars autorégulateurs à chaque extrémité du tronçon, sous les panneaux avertissant de la présence de cervidés dans le coin. Les autorités espèrent que cette mesure, utilisée depuis longtemps près des écoles, va inciter les automobilistes à lever le pied et à être vigilants également en forêt.

La tête ailleurs

D’habitude, les cerfs et les biches sont prudents et intelligents. Lors de la période des amours, les mâles n’ont cependant qu’une idée en tête et ne pensent plus aux dangers que représente la circulation. Récemment, des gens ont vu des cerfs bramer à quelques mètres de la chaussée, a relevé M. Dändliker.

Les bois de Versoix que traverse la route de Sauverny sont devenus un lieu de reproduction. Des biches y ont élu domicile à l’année. Dès les premiers froids de l’automne, les cerfs viennent tenter leur chance auprès d’elles. Certains grands mâles descendent même du Jura pour participer à ces joutes qui peuvent se terminer par un duel.

Les cerfs se lancent des défis en bramant du crépuscule jusqu’à l’aube. “Nous comptons chaque nuit plus d’une centaine de franchissements de la route”, a relevé M. Dändliker. La journée, les animaux se reposent dans des endroits retirés de la forêt pour recommencer leur manège aussitôt que le soleil décline.

Du bruit et de la lumière

Outre les radars, un dispositif lumineux et sonore a été installé par le canton depuis une dizaine d’années sur les potelets bordant la route de Sauverny. Les phares des voitures se reflètent sur de petits panneaux en direction des bois. Dès qu’il y a un changement de luminosité, le système émet aussi des sifflements. Les animaux sont ainsi davantage sur leur garde.

Malgré ces mesures, la route de Sauverny reste un axe dangereux. L’endroit est très fréquenté, avec le passage de plusieurs milliers de voitures par jour, et la vitesse est aussi un enjeu: elle y est limitée à 80 km/h. Mais plus d’un automobiliste sur cinq ne respecte pas cette limitation.

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