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Des signaux de plus en plus positifs pour l’économie suisse

Malgré le Brexit (photo du quartier financier londonien de Canary Wharf), les directeurs financiers des entreprises suisses n'ont jamais été aussi optimistes depuis la fin de 2014 (archives). KEYSTONE/EPA FILE/ANDY RAIN sda-ats

(Keystone-ATS) Pour la première fois depuis la fin 2014, une majorité des directeurs financiers (CFO) des entreprises suisses se déclarent optimistes vis-à-vis des perspectives conjoncturelles, et ce malgré le Brexit. Au Royaume-Uni en revanche, l’ambiance est moins positive.

C’est ce que révèle un sondage publié lundi par le cabinet de conseil Deloitte, qui a interrogé 115 CFO suisses. Près d’un tiers d’entre eux (contre 31% au deuxième trimestre 2016 et 24% au premier trimestre 2016) estiment que les perspectives économiques globales pour la Suisse sont positives, tandis que 18% se montrent pessimistes.

Cette tendance optimiste est en outre confirmée par les résultats portant sur les perspectives financières des entreprises. Près de la moitié (49%) des CFO interrogés parient plutôt sur un développement positif des affaires pendant les douze prochains mois, alors que 20% sont pessimistes. Ce chiffre est ainsi plus élevé qu’aux deux trimestres précédents.

Malgré un léger recul, une majorité de 59% s’attend toujours à des chiffres d’affaires encore en hausse sur les douze prochains mois, contre seulement 23% qui les verraient diminuer. La pression sur les marges reste cependant élevée: 38% comptent sur des marges opérationnelles en baisse, contre 26% en hausse.

C’est aussi la première fois depuis deux ans que la propension à la prise de risque augmente à nouveau sensiblement parmi les CFO. Malgré les signaux positifs, une large majorité (70%) reste cependant prudente et ne pense pas que ce soit le bon moment pour prendre de nouveaux risques.

Inquiétudes liées au Brexit

La décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne (UE) suscite des inquiétudes auprès des directeurs financiers helvétiques. La proportion de ceux qui s’attendent à des conséquences négatives pour leur entreprise a plus que doublé (42%, contre 17% au trimestre précédent). Seuls 2% s’attendent à des effets positifs, tandis que 53% estiment que cela n’aura quasi aucune, voire aucune conséquence.

Dennis Brandes, analyste chez Deloitte cité dans le communiqué, estime que “la sortie de l’UE de la Grande-Bretagne, tant que le processus se déroule pour l’essentiel sans complication ou qu’elle est utilisée comme impulsion pour mettre en place des réformes, devrait avoir des conséquences économiques plutôt limitées pour la Suisse et ses entreprises”.

“Avec le Brexit, l’insécurité externe restera élevée. Les entreprises suisses ayant su maîtriser avec succès les récents défis socio-économiques, nous surmonterons également cette épreuve-là”, affirme pour sa part Michael Grampp, chef économiste du cabinet de conseil.

Ambiance plus morose au Royaume-Uni

Le climat se révèle plus morose au Royaume-Uni, où les directeurs financiers s’attendent à une détérioration significative de la situation économique. Selon l’enquête réalisée récemment par Deloitte UK auprès des CFO, 68% des entreprises s’attendent à ce que le contexte économique se détériore à long terme en Grande-Bretagne.

Une part de 20% des CFO s’attendent au statu quo et 12% à une amélioration. L’opinion générale des entreprises s’est elle aussi fortement détériorée. Les sociétés britanniques n’ont ainsi jamais estimé leurs perspectives financières de manière plus pessimistes que depuis le début de l’enquête, au début de l’année 2007.

Les entreprises britanniques comptent désormais sur une baisse des investissements, des embauches, des dépenses discrétionnaires et des acquisitions, explique Dennis Brandes.

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